L’IA générative est actuellement le centre de l’attention dans le milieu de la tech. ChatGPT et les grands modèles de langage cristallisent le débat, mais leur évolution pourrait être plus intéressante. En effet, il est possible que les prochains modèles d’IA aient carrément des capacités proches du cerveau humain. C’est ce que vise d’ailleurs Meta avec son prochain modèle d’IA dénommé JEPA.

Une information confirmée par un vice-président de Meta

Yann LeCun est de nationalité française et il est l’un des vice-présidents du groupe Meta. Il est aussi un spécialiste de l’IA et occupe de ce fait le poste d’AI chief scientist au sein de la firme. Ce dernier s’est donc confié au média les Échos en confirmant le développement d’une IA aux capacités ahurissantes. JEPA (Joint Embedding Predictive Architecture) emploierait selon Yann une architecture non explorée jusqu’ici.

Cette conception pourrait donc permettre à l’IA de Meta d’alimenter des machines « au moins aussi intelligentes que les humains, si ce n’est plus ». Le spécialiste juge aussi le machine learning d’aujourd’hui très basique. Il prédit d’ailleurs la fin des modèles actuels dans 5 ans et des outils comme JEPA pourraient prendre le relais.

Comment va fonctionner l’IA JEPA

Les modèles de langage actuels fonctionnent sur la base d’informations intégrées à la machine sous forme de texte. Et ces informations sont pour la plupart collectées sur le web. Il arrive donc que les modèles manquent de certains éléments. Pour combler ce vide, l’IA dans sa forme actuelle invente alors des informations quelquefois erronées. De nombreux cas ont même été relevés dans ce sens.

JEPA pourrait apporter ainsi une solution au problème grâce à un entraînement basé sur l’observation. En effet, le modèle de Meta est entraîné pour comparer les images et les sons. Le but de cette technique est de le rapprocher du cerveau humain qui analyse un nombre important d’informations juste avec les éléments de son environnement.

Toutefois, Yann LeCun reconnaît qu’il faudra du temps (des années voire des décennies) pour concevoir un modèle proche du cerveau humain. La firme s’évertue donc à développer une « IA proche de l’intelligence des chiens » pour un début. De plus, le spécialiste de Meta précise que JEPA sera plus rapide que les modèles actuels en raison de son faible besoin en puissance.

Quels seront les domaines d’utilisation du JEPA ?

L’IA très évoluée de Meta devrait éventuellement servir en interne. Elle pourrait remplacer notamment le modèle actuel qui aide le groupe à modérer ses réseaux sociaux. Une IA permettait effectivement à Meta de repérer et de supprimer les images terroristes ou obscènes, mais JEPA pourrait rendre cette tâche plus facile.

En outre, Meta ne compte pas limiter l’application de son IA en interne. L’accès public prendra évidemment plus de temps, mais elle devrait beaucoup aider ses utilisateurs. L’élaboration des stratégies marketing ou publicitaires complètes et la génération d’argumentaires juridiques sont entre autres les domaines dans lesquels JEPA pourrait exceller. À l’évidence, ces capacités sont au-dessus des modèles actuels qui génèrent des réponses plutôt basiques.