Ce lundi 05 juillet, Mali Interpol a lancé un mandat d’arrêt international contre Karim Keïta, le fils de l’ancien président malien IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) dans le cadre de la tragique disparition d’un journaliste d’investigation en 2016.

Après le coup d’Etat militaire qui a renversé son père en Août 2020, l’ancien député Karim Keïta s’est réfugié en Côte d’Ivoire à Abidjan. En effet, la notice rouge d’Interpol visant Karim Keïta a été diffusée à la demande d’un juge d’instruction du tribunal de grande instance de la commune IV de Bamako, révèle une source proche de l’enquête qui a souhaité garder l’anonymat. L’information a été confirmée à l’AFP par un responsable du bureau de représentation d’Interpol au Mali qui a aussi requis l’anonymat.

Qui est le journaliste disparu ?

Birama Touré est un journaliste malien âgé d’une cinquantaine d’années qui travaillait pour l’hebdomadaire de Bamako Le Sphinx. Selon sa famille et le directeur de la publication, quelques mois avant sa disparition, Birama Touré

Sa famille et son directeur de publication disent craindre qu’il ait été enlevé, torturé et tué après plusieurs mois de détention.

Selon les dires du directeur du Sphinx en 2018, il avait affirmé que son ex-reporter avait auparavant approché Karim Keïta à propos d’un dossier qu’il présentait comme compromettant pour le fils du président.

Cependant, estimant avoir été diffamé par le Sphinx, Karim Keïta, qui a toujours fermement démenti toute implication dans la disparition du reporter, avait porté plainte en 2019 pour diffamation contre le directeur de la revue et contre un journaliste d’une radio privée de Bamako qui lui avait ouvert son antenne.

Cette plainte de Karim Keïta avait été jugée irrecevable par la justice malienne. Toutefois, le directeur du Sphinx, craignant pour sa sécurité, a pour sa part trouvé refuge en France. De nombreux maliens considèrent Karim Keïta comme le visage de la corruption du régime IBK. Après le coup d’Etat militaire du 18 Août 2020 mené par le Colonel Assimi Goïta, il a fui pour se réfugier en Côte d’Ivoire.