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Coronavirus : l’« union sacrée » sénégalaise s’effrite



Le président sénégalais a annoncé lundi plusieurs assouplissements des restrictions adoptées contre le Covid-19. Une décision polémique.

Jusqu’ici, Macky Sall avait eu les coudées franches. Mais près de deux mois après l’instauration de l’état d’urgence, l’opposant Ousmane Sonko a finalement fait vaciller  l’« union sacrée » entre pouvoir et opposition, scellée dans le cadre de la lutte contre la pandémie.

La sévérité de la crise avait éclipsé un temps les querelles politiques, d’autant que le gouvernement peut se targuer d’avoir contenu la propagation de l’épidémie sur son territoire. Au 16 mai, le Sénégal enregistre 2310 cas positifs, 890 guérisons et 25 décès.

Une décision critiquée

« Abandon de responsabilité », « démission, incompétence » ou encore  « manque de courage politique ». Mercredi 13 mai, Ousmane Sonko reprenait du service, avec la verve qui lui est coutumière. Dans le collimateur de l’opposant : la gestion de la crise par le gouvernement et la décision – polémique – d’alléger certaines restrictions. Deux jours auparavant, le président Macky Sall annonçait en effet vouloir rouvrir partiellement les marchés et les écoles, autoriser la fréquentation des lieux de cultes, ou encore raccourcir la durée du couvre-feu nocturne.

« Le volte-face de Macky Sall est perçu comme un désengagement face à la situation. Le peuple est maintenant livré à lui-même alors que nous nous dirigeons vers le pic de l’épidémie », a estimé Ousmane Sonko. Ce dernier a plus largement critiqué la gestion de la crise induite par le coronavirus. « On aurait dû avoir le courage politique de fermer nos frontières dès le début, et laisser continuer le convoi de marchandises. Si on l’avait fait, nous ne serions pas là à parler d’état d’urgence et de 1000 milliards de F CFA », a notamment taclé l’opposant. Une référence au fonds « Force Covid-19 », doté d’une enveloppe de 1 000 milliards de F CFA en soutien aux secteurs économiques en difficulté et aux ménages les plus vulnérables.

« Sacrifier un élève, c’est sacrifier une nation »

La décision du président d’assouplir certaines restrictions fait débat dans l’ensemble de société sénégalaise, alors que Macky Sall lui-même mettait encore en garde fin avril, contre un pic de l’épidémie. Difficile donc pour certains de comprendre pourquoi le chef de l’État semble avoir finalement changé d’avis, exhortant lundi à sa population à « apprendre à vivre en présence du virus », qui pourrait continuer à circuler dans le pays jusqu’en août, voire en septembre, à en croire Macky Sall.

Mercredi, une jeune femme critiquait elle aussi devant la presse les décisions du chef de l’État. Depuis le lycée Seydina Limamou Laye à Guédiawaye, dans la région de Dakar, elle avertissait sur les risques liés à une réouverture des écoles – qui ne concerne pour l’instant que les 551 000 élèves (sur 3,5 millions au total) en année d’examen, en CM2, troisième et terminale.

« Nous refusons catégoriquement de retourner dans nos salles de classe alors que la pandémie ne cesse de progresser », alertait Maguette Ba. Inquiète à l’idée de reprendre le chemin de l’école sans garanties, elle lançait un appel aux jeunes concernés à ne pas respecter les consignes du gouvernement, pour leur propre sécurité.

« C’est désolant de voir que nos dirigeants veulent nous sacrifier. Nous allons rester chez nous. Sacrifier un élève, c’est sacrifier une famille ; sacrifier une famille, c’est sacrifier un quartier ; sacrifier un quartier, c’est sacrifier une ville et sacrifier une ville, c’est sacrifier une nation », ajoutait-elle.

Eviter une crise dans la crise

En réponse à ces critiques, la présidente du Conseil économique, social et environnemental, Aminata Touré, s’est quant à elle exprimée pour défendre « une crise bien gérée par l’exécutif », chargé de « faire la balance » entre crise sanitaire et préoccupations économiques.

« Gérer un pays, c’est prendre en considération toutes les préoccupations de la nation. Pour que la machine économique ne s’arrête pas complètement, ce qui serait une catastrophe sur la catastrophe, il faut éviter d’avoir une crise dans la crise. Il ne sert à rien de dire : ‘nous allons contenir le Covid-19’ et être touché en parallèle par une épidémie de famine ou une révolte sociale », justifiait-elle.

En dépit de la levée des restrictions et des tentatives du gouvernement pour rassurer, les responsables religieux eux aussi, semblent divisés face à la perspective de rouvrir leurs portes aux fidèles en ce mois de Ramadan. La nouvelle mosquée Massalikoul Jinaan de Dakar a accueilli les croyants pour la grande prière du vendredi, deux mois après sa fermeture – avec mesures de distanciation sociale.

« Nous nous sommes organisés pour mettre en place un dispositif sécuritaire adéquat », rassure le chargé de la communication de la mosquée, Mor Daga Sylla. Le port du masque y est obligatoire, les fidèles doivent respecter une distance de 1 mètre de sécurité, etc..

Si le responsable assure « comprendre la décision de certains responsables » de ne pas rouvrir les lieux de culte, il estime que la mosquée Massalikoul Jinaan s’est donné les moyens de préserver la sécurité de ses fidèles.

D’autres chefs religieux ont en effet estimé que les conditions sanitaires n’étaient pas réunies pour accueillir à nouveau les croyants : à la Grande mosquée de Dakar, la prière reste suspendue ; il en est de même à la mosquée Omarienne.

Les chrétiens semblent partager les mêmes inquiétudes que certains de leurs compatriotes musulmans : la conférence épiscopale a elle aussi annoncé le maintien de la fermeture des églises. Le grand pèlerinage national jusqu’à la ville côtière de Popenguine qui devait se tenir du 30 mai au 1er juin, est également suspendu.

« Le mal du Covid-19 ne cesse de prendre de l’ampleur, avec notamment la multiplication des cas dits communautaires. Et pour être honnête, il me semble que la situation est loin d’être maîtrisée. Le danger est donc toujours là et il risque de prendre plus d’ampleur si nous ne faisons pas attention », fait savoir l’Abbé Augustin Thiaw, secrétaire général de la conférence épiscopale. Une date est-elle envisagée pour la réouverture des lieux cultes ? « Cela dépendra de l’évolution de la pandémie. L’église prône la prudence », répond Augustin Thiaw.

 

 

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