La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a dressé une ordonnance restrictive empêchant le gouvernement nigérian d’imposer illégalement des sanctions, d’arrêter ou de poursuivre toute personne utilisant encore Twitter dans le pays. Cette décision intervient alors que le tribunal examine une action en justice lancée par des militants cherchant à annuler l’interdiction de Twitter.
Au début du mois, les autorités nigérianes ont suspendu Twitter pour une durée indéterminée. Cette suspension intervenait quelques jours après que l’entreprise eut supprimé un message controversé du président Muhammadu Buhari, au motif que le tweet violait ses règles. Après la suspension, le procureur général du pays a annoncé que les Nigérians qui braveraient l’interdiction seraient poursuivis.
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Cette décision a été contestée devant les tribunaux, avec au moins trois procès intentés contre l‘interdiction de Twitter. La plainte déposée auprès du tribunal de la CEDEAO l’a été par le Socio-Economic Rights and Accountability Project (SERAP), un groupe local de défense des droits, ainsi que par 176 autres Nigérians.
Au cours d’une audience virtuelle, Femi Falana, militant des droits de l’homme de premier plan, qui représentait SERAP, a affirmé que la suspension de Twitter avait aggravé la répression des droits de l’homme et restreint illégalement les droits des Nigérians et d’autres personnes à la liberté d’expression, à l’accès à l’information et à la liberté des médias dans le pays.
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Après l’audience, un communiqué publié par SERAP indique que la Cour a empêché le gouvernement d’agir contre les citoyens ou les médias en raison de l’utilisation de Twitter, dans l’attente d’une décision sur le fond de la question.
« Le tribunal a très bien écouté l’objection », a déclaré le SERAP. Et d’ajouter : « Toute interférence avec Twitter est considérée comme une inférence avec les droits de l’homme, et cela va violer les droits de l’homme. Le gouvernement nigérian doit prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre l’ordonnance. »
L’interdiction de Twitter a déclenché une réaction immédiate parmi les utilisateurs des médias sociaux et les groupes de la société civile. Des hashtags tels que #NigeriaTwitterBan et #KeepitOn sont en vogue sur la plateforme depuis que l’interdiction a été imposée, alors que les Nigérians continuent d’accéder au site à l’aide de réseaux privés virtuels (VPN). Malgré l’ordonnance de la Cour de la CEDEAO, la conviction générale est que le gouvernement de Muhammadu Buhari n’assouplira pas sa position sur l’interdiction controversée de Twitter.
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