Samedi 2 décembre 2023, un épisode diplomatique majeur s’est déroulé au Niger avec la présentation par l’ambassadrice des États-Unis, Kathleen FitzGibbon, de la copie figurée de ses lettres de créance au Ministre des Affaires Étrangères nigérien, Bakary Yaou Sangaré. Cette étape préliminaire revêt une importance significative dans la reconnaissance du gouvernement militaire du Niger par les États-Unis, illustrant la fidélité de ces derniers à leurs intérêts stratégiques.

La présentation de la copie figurée des lettres de créance à Bakary Yaou Sangaré constitue un camouflet pour la France et la Cédéao, qui se retrouvent impuissantes face à la montée en puissance des États-Unis dans la région. Mohamed Bazoum, désormais définitivement éclipsé des radars, voit s’installer une nouvelle dynamique diplomatique où Washington semble jouer un rôle prépondérant.

Cette démarche diplomatique des États-Unis marque une avancée notable vers la reconnaissance officielle des autorités issues du coup d’État par Washington, bien qu’ils aient initialement condamné le putsch. La présence conséquente de plus de 1 300 soldats américains au Niger, ainsi qu’une base de drones armés surveillant l’ensemble du Sahel, témoigne de l’importance stratégique de la région pour les États-Unis.

Contrairement à la position adoptée par la France, qui annonçait en septembre dernier mettre fin à sa coopération militaire avec les autorités issues du coup d’État au Niger, les États-Unis paraissent adopter une posture plus conciliante, tout en appelant au retour de l’ordre constitutionnel. Cette divergence de positions entre les deux puissances occidentales souligne les intérêts divergents et les choix stratégiques distincts dans la gestion des affaires nigériennes.

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Le prochain acte diplomatique, marqué par la présentation des lettres de créances par Kathleen FitzGibbon au général Abdourahamane Tiani, acteur majeur de la chute du président Mohamed Bazoum, s’annonce comme le coup de grâce diplomatique de Washington envers la France dans la région du Sahel. Ce geste risque également de mettre davantage en difficulté la Cédéao dans sa gestion des coups d’État au sein de la sous-région.

En conclusion, la situation au Niger continue d’évoluer sur le plan diplomatique, avec les États-Unis consolidant leur position au détriment de la France et de la Cédéao. Le sort de Mohamed Bazoum demeure incertain, laissant la question de son avenir politique en suspens dans ce nouveau contexte géopolitique complexe.