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Côte d’Ivoire : à dix jours de l’élection, Abidjan retient son souffle



Les violences ressurgissent un peu partout dans le pays, et notamment dans la capitale économique, où les habitants s’organisent. Entre provisions, retour au village et rapatriement.

 

Les bouts de bois et le sol noircis fument encore. Lundi 19 octobre, dans plusieurs localités de Côte d’Ivoire, de jeunes hommes ont érigé et enflammé des barrages de bric et de broc pour manifester leur colère contre la tenue de l’élection présidentielle, prévue le 31 octobre et que l’opposition appelle à boycotter.

« C’est la goutte de trop », dit Mamadou Habib, laveur de voitures dans le quartier d’Anono, à Abidjan, juste en face du lieu où la police a éparpillé les manifestants à coups de gaz lacrymogène après des affrontements. « Cette semaine, je gagne encore un peu d’argent, je fais mes provisions, et je me mets en route », ajoute-t-il. Cap sur la capitale administrative, Yamoussoukro, 250 kilomètres plus au nord, où il s’estime en sécurité, auprès de sa famille.

Comme lui, de nombreux Abidjanais ont prévu de faire leurs valises et de retourner au village, persuadés que la capitale économique ivoirienne connaîtra de nouveaux affrontements et pillages à l’approche du scrutin. Ces derniers jours, la situation s’est envenimée. Les violences interethniques sur fond d’opposition politique, semblables à celles observées en août, qui avaient coûté la vie à une quinzaine de personnes, ont repris dès le début de la campagne électorale, le 15 octobre, faisant au moins quatre morts et de nombreux dégâts matériels.

Les militants de l’opposition au président Alassane Ouattara, candidat à un troisième mandat, ont répondu au mot d’ordre du « boycott actif » lancé par Henri Konan Bédié (Parti démocratique de Côte d’Ivoire-rassemblement démocratique africain, PDCI-RDA) et Pascal Affi N’Guessan (Front populaire ivoirien, FPI), en détruisant officiellement seize centres de retrait des cartes d’électeur. Plutôt « des dizaines et des dizaines », selon un observateur étranger. A cela se sont ajoutées les revendications de syndicats étudiants, entraînant des échauffourées dans les écoles du pays, lundi 19 octobre, et des violences, mardi, sur le campus de l’université Félix-Houphouët-Boigny, à Abidjan.

« En un soir, tout peut basculer »

Un contexte préélectoral tendu qui rappelle de mauvais souvenirs à Diane Kacou. La jeune femme de 29 ans, qui réside à Yopougon, le bastion de l’ancien président Laurent Gbagbo [installé à Bruxelles, dans l’attente d’un possible appel auprès de la Cour pénale internationale] évoque son « traumatisme » et des « séquelles morales » quand elle repense aux violences postélectorales de 2010-2011 qui ont secoué son quartier et la Côte d’Ivoire, causant la mort d’environ trois mille personnes.

 

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