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Burkina Faso : les raisons de la chute du colonel Damiba



Après le nouveau coup d’État au Burkina Faso, mené par le capitaine Traoré, le lieutenant-colonel Damiba qui aussi est arrivé au pouvoir en janvier dans des conditions similaires, a accepté de démissionner, dimanche.

En effet, l’ex-chef de la transition paye son manque de résultats dans la lutte contre les Djihadistes mais aussi une attitude jugée trop conciliante avec le clan de l’ancien président du Burkina Faso, Compaoré.

C’est finalement sans heurts que le pouvoir change de main au Burkina Faso. Réfugié à Lomé, au Togo, le lieutenant-colonel Damiba a accepté de démissionner, dimanche 2 octobre, laissant son fauteuil au jeune capitaine Ibrahim Traoré, âgé de 34 ans, qui, jusque-là, dirigeait le corps du régiment d’artillerie de Kaya, dans le nord du Burkina Faso.

Des négociations ont eu lieu toute la journée au siège de l’état-major pour trouver une issue pacifique, alors que se dessinait le scénario noir d’un affrontement entre les nouveaux putschistes et ceux rester fidèles à l’ex-président de la transition.

Pour entériner son départ, le putschiste déchu Paul-Henri Damiba a toutefois posé des conditions : l’amnistie pour lui, ses proches et les soldats qui s’étaient engagés à ses côtés, la poursuite de la réconciliation nationale ou encore le respect des échéances devant permettre un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024.

Dans un communiqué, un porte-parole des putschistes a annoncé que « le capitaine Traoré est chargé de l’exécution des affaires courantes de l’État jusqu’à la prestation de serment du président du Burkina Faso désigné par les forces vives de la nation ».

Une information confirmée par l’intéressé lui-même sur l’antenne de RFI. Ce dernier a promis des « assises dans moins d’un mois » pour « désigner un président de la transition » précisant qu’il n’avait pas de préférences pour un président civil ou militaire.

Revenons sur les raison de ce nouveau coup d’Etat perpétré au Burkina Faso. Plusieurs raisons expliquent la chute du colonel Damiba.

Divorce au sein de l’armée

Dès leur coup de force vendredi, les putschistes avaient d’ailleurs justifié leur action par « la dégradation continue de la situation sécuritaire ».

« Une fracture s’est créée entre le colonel Damiba et la population avec une importante dégradation sécuritaire, peu de résultats dans la lutte contre le jihadisme et une absence totale de changement tangible dans le quotidien de la population », analyse Caroline Roussy, directrice de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).

Dans le nord du Burkina Faso, des villes comme Djibo sont assiégées depuis plusieurs mois par des groupes armés islamistes provoquant des pénuries alimentaires dramatiques. Un convoi humanitaire, qui devait apporter un peu de répit à la population, a été attaqué la semaine dernière par des membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans affilié à Al-Qaïda, entraînant la mort de 11 soldats burkinabè.

« L’attaque du convoi de Djibo a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », résume le journaliste de France 24 Wasim Nasr. « On a alors beaucoup reparlé du manque de moyens mis à disposition » de l’armée, rappelle le spécialiste des mouvements Djihadistes.

Ces derniers mois, des dizaines de militaires ont perdu la vie dans des attaques similaires créant un profond ressentiment au sein des troupes engagées sur le terrain.

Le coup d’État de vendredi a révélé « une certaine fracture au sein de l’armée entre une hiérarchie militaire qui n’est pas au front et a continué à s’embourgeoiser et des soldats qui, sur le terrain, ont eu le sentiment d’avoir été abandonnés », assure le chercheur en sciences politiques de l’université de Ouagadougou, Cheickna Yaranangoré, interrogé par le journal le Monde.

La figure « souillée » de Thomas Sankara

À ce divorce au sein de l’armée s’est ajoutée la défiance d’une large partie de l’opinion publique après la venue, en juillet, sur le sol du Burkina Faso, de l’ancien président Blaise Compaoré, chassé par la rue en 2014. Paul-Henri Damiba souhaitait alors consolider “la réconciliation nationale” pour mieux lutter contre les violences jihadistes.

Si les partisans de Blaise Compaoré ont salué un geste fort vers un apaisement des tensions politiques, beaucoup y ont vu un déni de justice “au pays des hommes intègres” : trois mois plus tôt, l’ancien président en exil en Côte d’Ivoire avait été condamné à la prison à vie par contumace pour l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara.

« Thomas Sankara reste l’icône et la figure indépassable qui a été une fois de plus souillée. Le droit n’a pas été respecté et à ce moment-là, il y a eu un divorce entre la population et Damiba qui a perdu toute crédibilité. Il a fini par être perçu comme un symptôme d’un système de corruption endémique », affirme Caroline Roussy.

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