Au Tchad, l’opposant à l’ascension politique fulgurante, Succès Masra promet de rendre le pays ingouvernable si le président Idriss Déby est déclaré vainqueur pour un sixième mandat.

En pleine campagne électorale, les voix commencent à s’élever dans l’opposition tchadienne contre le pouvoir. Ces voix expriment l’intention d’empêcher pacifiquement le déroulement de la présidentielle du 11 avril. Alors que le président sortant Idriss Déby Itno est en compétition pour un sixième mandat consécutif, le leader des Transformateurs, Succès Masra milite de son côté pour un boycott actif du scrutin.

En conférence de presse ce lundi au siège de son parti, Dr Succès Masra a pris à témoin la communauté nationale et internationale sur le processus électoral en cours. Dénonçant une « mascarade », il dit craindre que le Tchad plonge dans une crise en raison de la volonté de Déby se maintenir au pouvoir.

« C’est une blague d’une certaine manière mais il s’agit bien de changer de leadership pour apporter des solutions dans la vie des tchadiens, donc pour nous ce n’est pas une élection en tant que tel c’est pour cela que nous allons nous battre jusqu’au dernier jour, le 11 pour organiser un boycott très actif de ces élections, bref pour empêcher que les élections aient lieu. Et si d’aventure il forçait ce sixième mandat dont le peuple ne veut pas, eh bien tout le monde aura été pris à témoin et je crois que notre objectif sera de rendre le pays ingouvernable parce qu’ils ont rendu ce pays invivable pour l’ensemble de la population Tchadienne » a-t-il déclaré.

Moukhtar Al Kanani, un Tchadien quant à lui, a écrit sur la page Facebook de M. Masra : “Nous voulons la démission d’Idriss Déby sans condition. Il sera tenu pour le seul responsable de tous les événements qui s’en suivront !”

Les Transformateurs ne sont pas le seul parti à souhaiter l’annulation du scrutin présidentiel tchadien du 11 mars.

Le président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) et principal opposant au Tchad, Saleh Kebzabo, a aussi annoncé vendredi le 2 Avril, son intention d’empêcher pacifiquement le déroulement de la présidentielle du 11 avril.

« Aucune action violente ne sera menée pour stopper le déroulement de cette élection. Mais soyez assurés que cette élection n’aura pas lieu », a assuré vendredi M. Kebzabo devant la presse.

Ce natif de Léré, dans le sud ouest du Tchad, où il a vu le jour 27 mars 1947, a d’ailleurs retiré sa candidature à la présidentielle, dénonçant le « climat d’insécurité » pour les opposants. Il a déclaré aussi refuser de « servir de caution à la mascarade qui se prépare sur une grande échelle ».

Idriss Déby et le MPS, son parti politique continuent leur mobilisation pour une victoire écrasante au soir du 11 avril. Au pouvoir depuis le coup d’Etat de 1990, le Maréchal Déby règne sans partage sur le Tchad. Face à cela, l’opposition tchadienne compte utiliser des moyens pacifiques pour parvenir à ses fins. Et pour que cela réussisse, il faut penser à mettre en place une structure commune qui comprend les partis politiques et la société civile. L’heure est aux actions concrètes pour dire non à la candidature du président Déby.