La Somalie a confié à Hassan Sheikh Mohamud la présidence pour la deuxième fois après les élections attendues depuis longtemps dimanche dans ce pays troublé de la Corne de l’Afrique, confronté à une insurrection islamiste et à la menace de famine.

Après un sondage impliquant 36 candidats diffusé en direct sur la télévision d’État, les responsables parlementaires ont compté 214 voix en faveur de l’ancien président Mohamud, bien plus que le nombre requis pour vaincre le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, mieux connu sous le nom de Farmajo.

Des coups de feu de célébration ont éclaté dans la capitale Mogadiscio, beaucoup espéraient que le vote tirerait un trait sur une crise politique qui a duré plus d’un an, après la fin du mandat de Farmajo en février 2021 sans élection.
Mohamud, qui était auparavant président de 2012 à 2017, a prêté serment peu après le dépouillement des votes et a adopté un ton conciliant en s’adressant au pays.

« Il est en effet louable que le président soit ici à mes côtés, nous devons avancer et jamais reculer, nous devons guérir tous les griefs », a-t-il déclaré, faisant référence à Farmajo, qui a salué la réussite du scrutin tant attendu.
« Je souhaite la bienvenue à mon frère ici, le nouveau président Hassan Sheik Mohamud et lui souhaite bonne chance dans cette tâche énorme… nous serons solidaires avec lui », a déclaré Farmajo.

Les partenaires internationaux de la Somalie avaient averti à plusieurs reprises que les retards électoraux – causés par des querelles politiques – constituaient une dangereuse distraction dans la lutte contre les insurgés d’Al-Shabaab qui tentent de renverser le gouvernement depuis plus d’une décennie.

Dans un rappel de la situation sécuritaire dangereuse du pays, des explosions ont été entendues dimanche près du complexe aéroportuaire fortement gardé de Mogadiscio où les députés votaient. La police a déclaré qu’aucune victime n’avait été signalée dans les explosions.