Wagner en Afrique : Quel avenir pour cette société militaire privée russe ?

Un mois après la brève marche de ses hommes sur Moscou et l’exil déclaré de son charismatique chef Evguéni Prigojine au Bélarus, Wagner, la célèbre SMP russe, continue d’exercer une influence économique et géopolitique significative sur le continent africain. Sa capacité à offrir un catalogue de services aux régimes en difficulté, tels que la protection des gouvernements en place, des formations militaires et des conseils juridiques pour réécrire des lois, lui confère une position indéniable dans certains pays africains.

Au Mali et en Centrafrique, Wagner veille sur les régimes en place et exploite les ressources locales, notamment les mines d’or et autres minerais, en échange de ses services. Au Soudan, le groupe prospère dans le business illégal de l’or, entretenant des liens étroits avec les Forces de soutien rapide de Mohammed Hamdane Daglo. En Libye, Wagner soutient le général Khalifa Haftar et assure la sécurité des bases militaires et des infrastructures pétrolières dans l’Est du pays.

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L’influence économique et géopolitique de Wagner en Afrique

Cependant, la présence de Wagner suscite de nombreuses critiques. Le groupe est accusé de manipuler les opinions publiques, de saper la réputation des Occidentaux et d’influer sur les processus électoraux. Sur le plan militaire, ses méthodes brutales font peu de cas des droits de l’Homme, ce qui a valu des sanctions internationales, notamment de la part des États-Unis et de l’Union européenne.

Face aux sanctions et aux accusations d’exactions, le futur de Wagner en Afrique est incertain. Si le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, affirme que son avenir dépendra des « pays concernés », les liens étroits entre le Kremlin et Wagner devront être repensés. Le groupe dépend de l’armée russe pour la fourniture d’hommes et de matériels, ce qui soulève la question de son autonomie éventuelle vis-à-vis de Moscou.

Vers un avenir incertain pour Wagner

D’autre part, la possibilité que Wagner soit dirigé par une figure plus loyale à Moscou ou qu’il cède la place à une autre SMP russe est envisagée. Toutefois, quel que soit l’avenir de Wagner, son modèle a déjà fait ses preuves en Afrique, suscitant l’intérêt d’autres sociétés qui pourraient chercher à exploiter ce vide si jamais Wagner venait à disparaître.

Les régimes africains ont depuis longtemps recours à des mercenaires pour compenser la faiblesse de leurs forces armées, et le continent continue d’être une destination prisée pour ce genre d’affaires. Si Wagner ou d’autres acteurs russes sont perçus comme incompétents ou peu fiables en raison du chaos en Russie, d’autres options pourraient émerger dans ce contexte.

Quoi qu’il advienne, l’avenir de Wagner en Afrique reste une question brûlante, tant sur le plan géopolitique que sur celui de la sécurité des régimes en place et des ressources naturelles du continent.