Des affrontements violents ont éclaté mercredi à Freetown, en Sierra Leone, entre les forces de sécurité et les partisans du principal candidat de l’opposition, à trois jours de l’élection présidentielle, ont rapporté des journalistes de l’AFP.

Le Congrès de tout le peuple (APC), dirigé par Samura Kamara, avait appelé à des manifestations « pacifiques » dans tout le pays pour dénoncer les anomalies présumées dans le processus électoral.

Tirs et affrontements lors du rassemblement de l’APC

Environ une centaine de sympathisants s’étaient rassemblés devant le siège de l’APC lorsque les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes. Certains partisans de l’APC ont répliqué en lançant des projectiles.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent une personne touchée par des balles réelles, bien que les circonstances exactes des tirs ne soient pas clairement établies.

Lors d’une conférence de presse, Braima Jah, directeur des opérations de la police, a affirmé que les forces de sécurité n’avaient pas ouvert le feu, mais que cinq coups de feu provenaient en réalité de la direction du siège de l’APC. Il a également fait état de 66 arrestations.

L’APC affirme que ses partisans ont été attaqués ces derniers jours dans des zones rurales.

Inquiétude face aux violences dans certaines parties du pays

Senegal

L’Office de la sécurité nationale, une agence gouvernementale, a confirmé dans un communiqué que le bureau de l’APC dans la ville de Bo, un bastion du parti au pouvoir, avait été incendié cette semaine. Il a exprimé son inquiétude face aux informations faisant état de violences dans certaines parties du pays ces derniers jours.

Les ambassadeurs de l’Union européenne, des États-Unis, de l’Irlande et de l’Allemagne ont conjointement exprimé leur préoccupation dans un communiqué, suite aux « informations faisant état de violences et d’agressions liées aux élections ».

La Sierra Leone est souvent le théâtre de violences de faible intensité pendant les périodes électorales

Les Sierra-Léonais se rendront aux urnes samedi pour élire leur président, le président sortant Julius Maada Bio cherchant un second mandat dans un contexte de crise économique.

Cette élection présidentielle marque la revanche de 2018 entre le retraité militaire de 59 ans et son adversaire technocrate Samura Kamara, âgé de 72 ans, à la tête du Congrès de tout le peuple (APC). Lors du second tour, M. Bio, candidat du Parti du peuple de la Sierra Leone (SLPP), l’avait emporté avec 51,8 % des voix.

En août 2022, l’inflation et le mécontentement envers le gouvernement avaient provoqué des émeutes, causant la mort de 27 civils et de six policiers.