Niger : Le duel des Sommets pour contraindre la junte militaire

Deux sommets « spéciaux » se tiennent ce dimanche dans la capitale nigériane pour discuter de la situation au Niger. Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se rassemblent avec pour objectif clair de contraindre le nouvel homme fort autoproclamé du pays, le général Tchiani, à rendre le pouvoir.

Un nombre record de chefs d’État de la sous-région sont attendus au double sommet d’Abuja. Parmi eux, on retrouve déjà l’Ivoirien Alassane Ouattara et le Sénégalais Macky Sall. La première réunion rassemblera les chefs d’État de l’UEMOA, dont le dirigeant nigérien renversé était le président en exercice.

On s’attend à ce que le pays soit suspendu de l’organisation, et des mesures seront probablement annoncées pour contraindre la junte de Niamey à libérer le président Mohamed Bazoum et à céder le pouvoir.

Suivra ensuite le sommet de la CEDEAO, auquel Mahamat Déby, dont le pays n’est pas membre, est également invité. Le Tchad partage des frontières avec le Nigeria et le Niger, ce qui pourrait être un sujet clé des discussions.

Lire aussi : Niger : Qui est le général Tchiani, homme à poigne et d’ombre, à la tête du pays ?

Bola Tinubu en première ligne

À la veille du sommet d’Abuja, le message était clair dans plusieurs capitales de la sous-région : ne pas reconnaître le coup d’État et montrer une détermination sans faille. Lorsqu’il a pris la tête de l’organisation sous-régionale il y a quelques semaines, le président nigérian Bola Tinubu a été catégorique : pour accéder au pouvoir, il faut passer par les élections. Les coups d’État ne seront plus tolérés.

Bola Ahmed Tinubu sera sans aucun doute au cœur des débats lors du sommet, assumant un rôle de premier plan. Sa prise de parole en introduction sera très attendue : animera-t-il les discussions ou bien sera-t-il le moteur des décisions fortes ? Depuis son investiture, Bola Ahmed Tinubu ne cesse de clamer haut et fort : « Le Nigeria est de retour. »

Réponse de la junte militaire

À Niamey, le général Tchiani, cerveau du putsch, a réagi à l’annonce du sommet de la CEDEAO. Par la voix d’un porte-parole de la junte à la télévision nationale, il a exprimé des soupçons quant à un « plan d’agression » de la CEDEAO contre le pays.

Ces sommets exceptionnels réunissent les dirigeants de la région dans le but de trouver des solutions à la crise au Niger. La pression internationale s’intensifie pour contraindre la junte militaire à respecter les principes démocratiques et à restaurer l’ordre constitutionnel. La situation au Niger est étroitement surveillée, car elle peut avoir des répercussions importantes sur la stabilité de la sous-région.