Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, est au cœur d’un débat brûlant concernant la possibilité d’un troisième mandat, malgré les dispositions constitutionnelles limitant le nombre de mandats présidentiels à deux consécutifs de cinq ans chacun.

Emmerson Mnangagwa a accédé au pouvoir en 2017 à la suite d’un coup d’État militaire, puis a remporté les élections présidentielles de 2018 et 2023, entamant ainsi son deuxième mandat. Cependant, la perspective d’un troisième mandat semble avoir suscité des inquiétudes quant au respect de la Constitution de 2013, qui limite clairement la durée présidentielle.

Interrogé sur cette question sensible, le président Mnangagwa a rejeté toute intention de violer la Constitution lors d’une interview accordée au magazine local Brick by Brick. Il a affirmé que son parti, le ZANU-PF, et lui-même respectent les principes démocratiques et se conforment aux lois du pays. Malgré le slogan énigmatique « 2030 vaMnangagwa vanenge vachipo » (« Mnangagwa sera toujours là en 2030 »), utilisé lors des rassemblements du ZANU-PF, Mnangagwa insiste sur le fait qu’il n’y a aucune preuve de son intention de briguer un troisième mandat.

Emmerson Mnangagwa Al Jazeera 1

Cependant, les spéculations persistent, notamment en raison de discussions sur une éventuelle modification de la Constitution. Pourtant, le président Mnangagwa a souligné l’importance de suivre une procédure régulière pour toute modification constitutionnelle, soulignant que la Constitution devrait refléter les volontés du peuple zimbabwéen et que toute modification devrait être entreprise avec prudence et respect.

Emmerson Mnangagwa, âgé de 81 ans, possède un riche héritage politique, ayant été activement impliqué dans la lutte armée pour l’indépendance du Zimbabwe contre le régime colonial. Depuis lors, il a occupé plusieurs postes clés au sein du gouvernement et des forces de sécurité, jouant un rôle de premier plan dans la politique zimbabwéenne depuis des décennies.

Alors que le débat sur la possibilité d’un troisième mandat pour Mnangagwa continue de faire rage, il est clair que l’avenir politique du Zimbabwe dépendra en grande partie du respect des principes démocratiques et de l’État de droit, ainsi que de la volonté du peuple zimbabwéen de façonner son propre destin politique.