La Somalie a annoncé jeudi l’expulsion de l’ambassadeur d’Éthiopie et la fermeture de deux consulats éthiopiens, accusant l’Éthiopie d’interférer dans ses affaires intérieures, ce qui aggrave les tensions entre les deux pays voisins de la Corne de l’Afrique.

Le gouvernement de Mogadiscio annonce avoir demandé à son ministère des Affaires étrangères « d’informer l’ambassadeur du gouvernement éthiopien en République fédérale de Somalie de retourner dans son pays pour des consultations ».

Le gouvernement de Mogadiscio a ordonné à l’ambassadeur éthiopien en Somalie de retourner dans son pays pour des consultations dans les 72 heures et a exigé la fermeture des consulats éthiopiens dans les régions du Puntland et du Somaliland dans les deux semaines, avec le départ du personnel éthiopien d’ici une semaine.

Ces décisions interviennent après que la région semi-autonome du Puntland a annoncé ne plus reconnaître les institutions de l’État fédéral somalien suite à l’adoption par le parlement d’un passage à un régime présidentiel. Les relations entre les deux pays se sont tendues depuis la signature d’un « protocole d’accord » entre l’Éthiopie et le Somaliland prévoyant la location de 20 km de côtes somalilandaises à l’Éthiopie pour 50 ans.

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Mogadiscio a qualifié cet accord d' »illégal » et de « violation de sa souveraineté ». Les autorités somalilandaises ont affirmé qu’en échange de cet accès à la mer, l’Éthiopie reconnaîtrait officiellement le Somaliland, ce qui n’a pas été confirmé par l’Éthiopie.

Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a également accusé l’Éthiopie de déstabiliser le pays en donnant « une chance de renaître » aux terroristes Shebab, groupe affilié à Al-Qaïda.

L’accord entre l’Éthiopie et le Somaliland a également ravivé les tensions régionales, avec des déclarations de soutien de l’Égypte au gouvernement somalien dans le contexte du conflit ouvert entre l’Égypte et l’Éthiopie autour du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil.