Kim Jong Un  prévient que la guerre est une « réalité possible » après que les mesures américaines et alliées contre Pyongyang aient été sans précédent en 2023. Le dirigeant nord-coréen s’engage à accroître la capacité nucléaire du pays et affirme qu’en 2024, la Corée du Nord lancera de nouveaux satellites espions et construira des drones militaires.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s’est engagé à lancer trois nouveaux satellites espions, à construire des drones militaires et à augmenter le stock d’armes nucléaires de son pays d’ici 2024. Kim a déclaré que les mesures prises par les États-Unis et leurs alliés contre Pyongyang étaient sans précédent en 2023, poussant la péninsule coréenne au bord d’une guerre nucléaire.

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Selon l’Agence centrale de presse coréenne (KCNA), il a déclaré : « La situation grave nous oblige à accélérer nos travaux pour acquérir des habiletés de réponse à la guerre écrasantes et une formation militaire complète et parfaite pour réprimer toute sorte de provocations de l’ennemi en cas d’attaque ». Il a fait ces remarques lors d’une réunion de cinq jours du Parti des Travailleurs au pouvoir visant à fixer les objectifs de l’Etat pour l’année prochaine, qui s’est terminée samedi.

Kim veut plus de satellites espions

Kim a annoncé son intention de lancer trois autres satellites espions en 2024 après que le pays a mis en orbite son premier satellite de reconnaissance en novembre. Il a également ordonné à l’État de poursuivre ses travaux visant à fabriquer davantage d’armes nucléaires et à développer divers types d’équipements de combat sans pilote, tels que des drones militaires et de puissants dispositifs de guerre électronique, a rapporté KCNA. Le dirigeant nord-coréen s’est concentré sur la modernisation de ses arsenaux nucléaires et de missiles depuis l’échec des négociations avec le président américain de l’époque, Donald Trump, en 2019, en raison de désaccords sur les sanctions internationales contre Pyongyang. Depuis l’année dernière, la Corée du Nord a testé plus de 100 missiles balistiques, dont beaucoup étaient des armes intercontinentales à capacité nucléaire susceptibles de cibler les États-Unis, en violation des sanctions des Nations Unies.

Les États-Unis et la Corée du Sud ont réagi en élargissant les exercices militaires et en déployant des moyens stratégiques américains tels que des bombardiers, des porte-avions et un sous-marin nucléaire des mesures condamnées par la Corée du Nord comme étant une répétition d’une invasion dirigée par les États-Unis.

« La guerre n’est pas un concept abstrait »

Kim a déclaré que le déploiement de telles forces avait transformé la Corée du Sud en une « base militaire avancée et un arsenal nucléaire » des États-Unis. « Si nous regardons de près les actions militaires conflictuelles des forces ennemies… le mot ‘guerre’ est devenu une réalité possible et non un concept abstrait », a-t-il ajouté. Il a déclaré qu’il n’avait pas d’autre choix que de construire des relations plus profondes avec d’autres pays opposés aux États-Unis. Pyongyang entretient des liens étroits avec la Chine et la Russie. 

La Corée du Sud condamne les projets de Kim

Le ministère sud-coréen de la Défense a condamné les projets de Kim visant à étendre l’arsenal nucléaire de la Corée du Nord.

« Si la Corée du Nord tente d’utiliser des armes nucléaires contre nous, nous riposterons massivement en utilisant la dissuasion étendue considérablement renforcée de l’alliance entre la Corée du Sud et les États-Unis et le système à trois axes, et le régime de Kim Jong Un sera confronté à la fin », ont déclaré les chaînes officielles sud-coréennes. 

Le ministère sud-coréen de l’Unification a déclaré à propos des propos du dirigeant de Pyongyang qu' »un défi supplémentaire visant à souligner la présence de la Corée du Nord avant l’élection présidentielle américaine est toujours possible ». « (La Corée du Nord) pourrait maintenir sa position dure à l’égard des Etats-Unis et de sa solidarité anti-américaine et anti-impérialiste, et pourrait également rechercher des opportunités pour changer la situation en même temps », ont déclaré des responsables sud-coréens.