30 ans de réclusion, c’est la décision portée par la cour d’assises de Bruxelles contre un ancien haut fonctionnaire Rwandais, Fabien Neretsé. L’homme a été accusé et reconnu coupable de « crimes de génocide » en 1994.

Avec insistance sur le « caractère sans pitié du Hutu Fabien Neretsé, le procureur a dit aux jurés : » Vous retiendrez la gravité extrême des faits (…) cette volonté d’exterminer l’autre « . À soixante et onze ans, Fabien Neretsé clame haut et fort son innocence mais a pourtant été condamné jeudi 19 décembre dernier à 30 belles années pour au total neuf « crimes de guerres » survenus entre avril et juillet 1994 au Rwanda.

De toute l’histoire de la Belgique, ce procès de Fabien Neretsé est le tout premier qui condamne un individu pour des crimes pareils. Le procureur considère alors que cette première condamnation devra servir d’alerte et de mise en garde pour le monde entier. » Votre signal devra être donné non seulement à Neretsé, mais aussi au reste du monde » a-t-il martelé. Puis de poursuivre : « le signal sera clair. C’est de dire: monsieur, madame, vous ne dormirez jamais tranquille et la Belgique ne sera jamais une terre d’impunité pour les genocidaires et les criminels de guerre », a-t-il ajouté avant de confier que : « Vous ne serez jamais les bienvenus, et on vous traquera jusqu’au bout ».

Cependant, »l’absence d’aveux « et de » « regrets » de la part de l’accusé a non seulement étonné les présents à cette audience mais aussi choqué le procureur au point que ce dernier ait pu affirmé que Fabien Neretsé a « persisté dans la négation de l’histoire ». Son avocat, maître Jean Flamme l’a soutenu jusqu’à la fin. Il a eu même à alléger que son client est loin d’être coupable, encore moins de faire quelque aveu que ce soit. « Mon client n’avouera jamais parce qu’il est innocent. Un innocent n’avoue pas »,a-t-il affirmé.

Pour remonter un tout petit peu l’histoire, des extrémistes Rwandais, fils Hutu ont commis des séries de massacres sur l’ethnie Tutsie. C’était entre avril et juillet 1994 où en l’intervalle de quatre mois, le nombre de morts enregistrés était estimé à plus d’un million dont plus du tiers avaient été exécutés à la machette.