De nombreuses personnes ont été surprises par la crise et ses conséquences. Il fallait se réinventer, faire preuve de beaucoup de créativité pour sortir la tête de l’eau. Selon le cabinet Deloitte, l’une des premières leçons à tirer, c’est le modèle de mondialisation actuelle et sa fragilité. Il est tout sauf viable.

Au temps fort de la crise actuelle, plus de 2,6 milliards de personnes ont été confinées. Cloîtrés entre leurs quatre murs, ils ne produisent presque rien. A la maison, impossible de sortir, ces personnes confinées ne font que consommer à un moment où le monde a plus besoin de capitaux pour tourner et soigner les malades de la Covid-19. Cette hausse de la consommation couplée de la baisse drastique de toute activité productive engendre en toute logique un problème économique.

« En Europe, nouvel épicentre de l’épidémie, tous les commerces non-essentiels sont fermés et les avions sont cloués au sol alors que l’industrie automobile (7% du PIB de l’Union Européenne) et l’industrie touristique (4%), représentant chacune plus de 12 millions d’emplois directs et indirects (1), sont simultanément à l’arrêt », rappelle Deloitte.

L’impasse prouve de plus en plus qu’il faut juste se préparer. Car, les pays habitués aux crises sanitaires comme ceux de l’Afrique ont montré une résilience spectaculaire. En pensant à la résilience, il faut en même temps faire mention de la nécessité pour le plus grand nombre d’être en bonne santé. Cette crise qui a terrassé le monde démontre que sans la santé, tout le système conçu peut s’écrouler en un jour. Avec l’arrêt du travail, l’immense majorité des salariés sont obligés de penser au télétravail.

La deuxième leçon consiste à donner du crédit aux acteurs du terrain, se reconnecter au réel et écouter les scientifiques. Cette réalité montre que les remèdes du passé peuvent ne plus suffire ou fonctionner. En effet, chaque crise a ses propres caractéristiques, ce qui modifie tout sur son passage. Plus que jamais, c’est la parole des hommes de sciences qui fait foi car ils font un gros travail pour maîtriser la pandémie et proposer un vaccin. Il faut savoir entendre ce que disent ceux qui sont en première ligne dans cette crise sans précédent, les personnels soignants. « Il faut qu’on s’y habitue tous : ce qui est vrai un jour ne le sera pas forcément le lendemain ou le surlendemain et il faut qu’on vive comme cela plusieurs mois » indique Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat à Paris et membre du conseil scientifique mis en place pour le gouvernement français.

Pour Deloitte, c’est le lieu de poser de bonnes questions sur la place qui est réservée aux scientifiques et partant toutes les disciplines pouvant proposer des schémas de sortie de crise ou d’anticipation en amont.

La troisième et dernière leçon réside dans l’interactivité qui existe dans le monde. C’est l’heure de repenser le collectif et la collaboration. La pandémie a permis de mettre en lumière l’extrême vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement, mondialisées. Leur vulnérabilité a été dévoilée à cause du blocage de la production dans des régions clés pour la sous-traitance mondiale que peuvent être le Hubei (électronique et automobile) ou le Nord de l’Italie (automobile, machine outils et aéronautique). Les entreprises dépendent de leurs fournisseurs pour continuer par exister, de leurs employés pour servir les clients et des Etats afin de se faire appuyer et de juguler les conséquences dramatiques de la crise. Le moment est à la prise de conscience collective afin de pouvoir sauver ce qui peut l’être. En même temps, la solidarité pouvant exister sur toute la ligne aidera à mieux faire face à toute éventualité.