Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les chercheurs ont peu de certitudes sur la maladie. Cependant, les données semblent indiquer que les plus jeunes sont moins gravement impactés  par le nouveau coronavirus. Malgré tout, ces derniers jours, plusieurs médecins ont alerté sur des cas graves d’enfants atteints d’une infection ressemblant à la maladie de Kawasaki, à commencer par le National Health System (NHS) britannique, puis par l’hôpital Necker à Paris. En Espagne, en Belgique et aux États-Unis, d’autres cas ont été signalés. En plein contexte d’épidémie, les scientifiques se demandent donc s’il pourrait y avoir un lien avec le coronavirus.

Qu’est-ce que la maladie de Kawasaki ?

La maladie de Kawasaki, aussi appelée syndrome de Kawasaki, est une maladie rare qui touche majoritairement des enfants de moins de 5 ans. Il s’agit d’une inflammation des parois des vaisseaux sanguins, qui peut avoir des conséquences graves si le patient n’est pas pris en charge à temps. Les symptômes sont de la fièvre, une conjonctivite, des éruptions cutanées notamment sur les mains et les pieds, des douleurs abdominales éventuellement accompagnée de diarrhées, les lèvres sèches et l’apparition de boutons sur la langue. Lorsqu’elle est prise en charge, le traitement réduit les risques de complication de 5 %, explique le Dr Xavier Pothet sur LCI. La maladie de Kawasaki est très rare : chaque année, elle touche environ 1 enfant sur 6000 en France et aux États-Unis, et 1 sur 12 000 au Royaume-Uni. Elle est plus fréquente au Japon, avec une incidence de 1 sur 1000. « L’incidence est 2,5 fois plus élevée chez les patients d’origine asiatique que chez les patients d’origine caucasienne, ce qui suggère une prédisposition génétique », explique le Groupe français d’étude des vascularités (GFEV). En outre, la mortalité est faible, d’environ 0,017%.

De rares cas, et aucun n’a été mortel

Le NHS britannique a alerté sur l’apparition de ce phénomène chez des enfants le mardi 28 avril. Le même jour, l’hôpital Necker à Paris expliquait à Midi Libre avoir remarqué « un nombre croissant d’enfants de tous âges hospitalisés dans un contexte d’inflammation », comme au Royaume-Uni. D’autres pays ont rapporté des cas similaires, notamment l’Australie, la Belgique, l’Espagne, les États-Unis et l’Italie. Cependant, si le phénomène peut inquiéter les parents, il faut souligner que le nombre de cas est faible. 25 patients ont été recensés en Île-de-France, 10 en Belgique, et seulement 3 aux Etats-Unis. Pour le moment, aucun cas mortel n’a été recensé.

On parle de maladie de Kawasaki car les symptômes des enfants hospitalisés ressemblaient à cette pathologie, mais il n’est pas certain que cela soit exactement cela. En outre, au vu du faible nombre de cas, de nombreux médecins et spécialistes appellent les parents à ne pas paniquer. Dans le British Medical Journal, Simon Kenny, chef de clinique national britannique insiste sur le fait que « le nombre absolu de cas est très bas », et que les parents doivent continuer à appliquer les mêmes consignes barrières avec leurs enfants. « Les enfants ont peu de risque d’être gravement malades avec le Covid-19 », a été souligné Russel Viner, du Collège Royal Pédiatrique en Grande-Bretagne.

Le lien avec le Covid-19 n’est pas prouvé

L’arrivée de ces cas en pleine épidémie donne lieu de s’interroger sur un possible lien avec le Covid-19, mais rien n’a été prouvé pour le moment. « Nous prenons l’alerte très au sérieux, c’est le temps de la recherche clinique et scientifique pour voir s’il y a lieu de faire un lien avec le Covid-19, ce que je ne sais pas encore », a expliqué Olivier Véran, ministre de la Santé français, à l’Assemblée nationale le 29 avril. Auprès du Huffington Post, la Direction générale de la santé (DGS) explique rester « vigilante » et insiste sur le fait que, pour le moment, « rien ne permet d’établir un lien entre la maladie de Kawasaki et le Covid-19 ». Les autorités sanitaires restent vigilantes, carcertains enfants hospitalisés pour une telle inflammation ont été testés positifs au Covid-19, mais ce n’est pas le cas de tous, aussi bien en France qu’au Royaume-Uni. Le lien entre le coronavirus et l’apparition de cas de syndrome de Kawasaki n’est donc pas établi. S’il est étudié par les scientifiques, c’est parce que les causes de l’apparition de la maladie sont peu claires, et que « son déclenchement pourrait être favorisé par une infection virale », explique la DGS au Huffington Post. On peut en effet observer « des pics d’incidence d’allure épidémique, ainsi qu’une recrudescence hivernale des cas », régulièrement et un peu partout dans le monde.

Que faire si mon enfant présente ces symptômes ?

Si les spécialistes appellent les parents à ne pas paniquer, ils leur demandent également de consulter leur médecin généraliste si leur enfant présente des symptômes de la maladie de Kawasaki. Celui-ci pourra alors étudier les symptômes, et peut-être éliminer toutes les autres maladies infantiles qui peuvent déclencher des signes similaires. Si cela est le cas, une consultation à l’hôpital sera nécessaire pour confirmation, et un traitement à base d’immunoglobuline et d’acide acétylsalicylique (aspirine) sera mis en place. Si les symptômes sont graves, il faut contacter rapidement les services d’urgence.