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Coronavirus: le monde craint une nouvelle vague

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Partout dans le monde, les autorités restent en alerte face à la propagation du coronavirus. Dans certaines régions, une seconde vague semble se profiler et l’Afrique, qui avait été jusque-là épargnée, comptabilise de plus en plus de nouveaux cas.

La pandémie, qui touche 196 pays et territoires, continue de se propager. Selon les derniers chiffres du Centre européen de prévention et contrôle des maladies, 14 millions de personnes ont été atteintes du Covid-19 dans le monde et 616 317 personnes sont décédées des suites de la maladie. Par ailleurs, le nombre de morts liées au coronavirus a doublé en deux mois. Uniquement depuis le 28 juin, 100 000 nouveaux décès ont été comptabilisés.

Dans cette comptabilité de l’horreur, les Américains restent en tête. Les États-Unis sont les plus endeuillés avec 144 173 décès sur près de 4 millions de cas confirmés.

« Cela va sûrement, malheureusement, empirer avant de s’améliorer », a déclaré Donald Trump, mardi 21 juillet, lors de sa première conférence de presse depuis avril sur la crise sanitaire. Forcé par les circonstances, le président américain a, pour la première fois, admis la gravité de l’épidémie. « Nous demandons à tout le monde de porter un masque quand la distanciation physique n’est pas possible », a-t-il lancé, alors même qu’il ne l’a porté qu’une seule fois en public, le 11 juillet, soit plusieurs mois après le début de la pandémie.

Lors De Sa Conférence De Presse Du 21 Juillet, Le Président Américain Donald Trump Montre Son Masque Et, Pour La Première Fois, Incite Les Américains À En Porter. Photo : Jim Watson / AfpLors de sa conférence de presse du 21 juillet, le président américain Donald Trump montre son masque et, pour la première fois, incite les Américains à en porter. Photo : JIM WATSON / AFP

Proche, l’Amérique latine a aussi beaucoup souffert de la pandémie. Le Brésil est le deuxième pays le plus touché au monde avec 81 597 décès. Pour tenter d’endiguer l’épidémie, il a été le premier à lancer mardi 21 juillet les tests de phase III, dernière étape avant l’homologation du vaccin chinois Coronavac, a annoncé le laboratoire Sinovac Biotech.

Le Mexique est le quatrième État le plus touché par la maladie. Selon les derniers chiffres, il comptabilise 40 400 décès liés au Covid-19. Le président Andrés Manuel López Obrador a tenté de rassurer en s’engageant à protéger les personnes les plus vulnérables. Il a annoncé vouloir s’attaquer aux « maladies causées par la faim et la pauvreté » et lancer « une campagne permanente » pour promouvoir une alimentation et des modes de vie plus sains.

Dans un entretien accordé à l’AFP, le sous-secrétaire à la santé, Hugo López-Gatell, assurait que le chiffre des décès pourrait augmenter à 30 000 si des mesures de confinement n’étaient pas prises. Il est revenu sur son estimation et a relevé ses prévisions à 35 000 décès possibles.

Sur le continent, la situation de la Bolivie est aussi à surveiller de près. La Force policière contre le crime (FELCC) a ramassé plus de 400 cadavres dans les rues et les maisons en une semaine à peine. Parmi eux, 85 % étaient atteints de la maladie. En Colombie, le bilan de l’épidémie a dépassé les 7 000 morts, a annoncé le ministère de la santé.

Malgré des chiffres moins importants, l’Europe continue de pâtir de l’épidémie et le nombre de décès s’élève à 180 887. Le Royaume-Uni reste le plus touché avec 295 817 cas confirmés et 45 422 décès. Faisant fi de la gravité de la situation, Boris Johnson se montre confiant. Les pubs et restaurants ont rouvert début juillet. Le premier ministre a d’ailleurs encouragé les Anglais à reprendre les transports en commun et à retourner dans leurs entreprises à partir du 1er août, une manière de se décharger de ses responsabilités aux dépens des employeurs.

Vendredi 17 juillet, le dirigeant conservateur a dévoilé les prochaines étapes pour sortir graduellement du confinement instauré le 23 mars. Malgré la forte propagation du virus, il espère un retour à la normale « pour Noël » et se refuse à recourir de nouveau à cette mesure forcée.

Au Daily Telegraph Boris Johnson a déclaré : « Je ne peux pas abandonner cet outil comme je ne peux abandonner la dissuasion nucléaire… Mais c’est comme la dissuasion nucléaire, je ne veux certainement pas l’utiliser. Et je ne pense pas que nous allons nous retrouver à nouveau dans une telle position. »

Cette position contraste avec celle du chef des services sanitaires anglais, Chris Whitty, qui a rappelé que les mesures de distanciation sociale devraient encore être suivies « pendant une longue période ».

Dans le décompte des victimes du coronavirus en Europe, après l’Angleterre vient l’Espagne qui déplore le décès de 28 424 personnes. Le ministre espagnol de la santé, Salvador Illa, a annoncé devant le Parlement que 224 foyers avaient été identifiés dans le pays. La plupart d’entre eux sont liés à des fêtes, des réunions de famille ou des activités de récoltes des fruits.

Les cinémas, théâtres et discothèques ont fermé leurs portes, et les réunions de plus de dix personnes ainsi que les visites dans les maisons de retraites sont interdites. Dans les bars et les restaurants, la capacité d’accueil a été divisée de moitié. Normalement, ces mesures ne devraient durer que deux semaines.

La Catalogne, région touristique du nord de l’Espagne frontalière de la France, est au cœur du rebond des nouvelles contaminations observé depuis la levée du confinement le mois dernier. Près de 7 000 nouvelles infections ont été recensées dans la région uniquement au cours des deux dernières semaines, soit la moitié de celles enregistrées dans tout le pays. Des mesures ont été prises pour tenter de réduire les déplacements à l’essentiel. En pleine période estivale, les autorités ont ainsi réduit le nombre de personnes autorisées à se rendre sur les plages de Barcelone.

D’autres régions du monde inquiètent grandement les autorités internationales, à commencer par l’Afrique. Lundi 21 juillet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est notamment déclarée « préoccupée » par l’accélération de l’épidémie sur ce continent qui, jusqu’à présent, était relativement épargné. « Nous devons tous prendre cela très au sérieux et faire preuve de solidarité », a déclaré Michael Ryan, directeur des situations d’urgences sanitaires à l’OMS.

À ce jour, l’Afrique reste le deuxième continent le moins touché avec quelque 15 000 décès. Cependant, les chiffres du nombre de décès ne cessent d’augmenter alors même que beaucoup de pays possèdent des infrastructures médicales défaillantes, voire inexistantes. L’Afrique du Sud, le pays le plus touché, déplore à ce jour 5 000 décès. « L’Afrique du Sud risque d’être un précurseur de ce qui va se passer dans le reste de l’Afrique », a alerté, de son côté, Michael Ryan.

L’Afrique subsaharienne est particulièrement touchée par la propagation tardive de la maladie. Selon le responsable de l’OMS, la semaine dernière, le nombre de cas enregistrait + 50 % à Madagascar, + 57 % en Zambie ou encore + 69 % en Namibie.

Bien que moins touchée que l’Afrique subsaharienne, le Maghreb connaît aussi des situations difficiles. La courbe du nombre de décès en Algérie ne cesse de croître à une vitesse inquiétante. Rien que sur la journée du 21 juillet, 587 nouveaux cas ont été enregistrés. Nos confrères de France Info ont interrogé le professeur Salim Nafti, ancien chef du service de pneumologie au CHU Mustapha Bacha d’Alger. Pour lui, il s’agit d’une deuxième vague : « Les structures qui étaient dédiées au Covid-19 sont actuellement saturées un peu partout en Algérie. Dans certains hôpitaux, malheureusement, ce qu’on déplore vivement – et ça nous a même choqués nous-mêmes –, c’est l’absence d’oxygène dans certaines structures, ce qui est vraiment une aberration à l’heure actuelle. »

Enfin, en Asie, les autorités locales restent très prudentes. Au Japon, la gouverneure de Tokyo a appelé mercredi 22 juillet ses administrés à rester chez eux. La métropole s’est mise au niveau d’alerte maximum. La semaine dernière, un record absolu de 293 nouveaux cas quotidiens a été atteint.

Berceau de l’épidémie, la Chine pourrait, elle aussi, connaître une recrudescence du nombre de malades. Mardi 21, le pays a annoncé que toute personne désirant se rendre sur son territoire avait pour obligation de présenter un test Covid 19 négatif et réalisé dans les cinq jours avant le décollage.

Cette mesure ne devrait s’appliquer qu’aux ressortissants chinois vivant à l’extérieur, car depuis fin mars Pékin interdit l’entrée aux étrangers, sauf s’ils possèdent une dérogation spéciale. Le pays est par ailleurs complètement engagé dans la course pour trouver un traitement au Covid-19.

Au sud, à Hong Kong, l’épidémie se propage de nouveau. La région autonome spéciale a répertorié 108 nouveaux cas en 24 heures le dimanche 19 juillet. Un record. « Je crois que la situation est vraiment critique et rien ne permet de penser qu’elle puisse être ramenée sous contrôle », a déclaré la cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam.