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Congo : le fils de Denis Sassou-Nguesso accusé d’avoir détourné 50 millions de dollars

Une nouvelle enquête de l’ONG britannique anticorruption Global Witness démontre que le fils de Denis Sassous-Nguesso aurait détourné 50 millions de dollars des caisses de son pays en 2014.

Le rapport qui en résulte révèle que Denis Christel Sassou Nguesso, 44 ans, a blanchi l’argent par le biais d’une « structure d’entreprise complexe et opaque » couvrant six pays européens, les îles Vierges britanniques et l’État américain du Delaware.

C’est loin d’être la première fois que la famille du président congolais est accusée d’avoir détourné de l’argent du trésor congolais. En 2007, Global Witness a accusé Denis Christel Sassou Nguesso, parlementaire congolais, d’avoir dépensé « des centaines de milliers de dollars d’argent provenant de la vente de pétrole d’État pour faire du shopping à Paris, Marbella et Dubaï ».

Selon un rapport de Global Witness publié en avril, sa sœur, Claudia Sassou-Nguesso-également élue au Parlement du Congo, aurait volé près de 20 millions de dollars pour acheter un condo dans le Trump International Hotel & Tower de New York City.

La dernière enquête a mis en lumière ce que Global Witness appelle les « failles dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent » par l’Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis, largement considérés comme des juridictions les plus strictes du monde. Cela, ajouté aux déficiences structurelles du système financier mondial qui « aide les élites kleptocratiques à déplacer leur argent sale sans poser de questions ».

La « corruption à grande échelle » dans laquelle Global Witness affirme que la famille Sassou-Nguesso continue de s’engager a un « impact humain dévastateur » dans un pays qui est le troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, mais où le revenu annuel moyen est équivalent à 1 640 dollars et où un tiers de la population vit sous le seuil de la pauvreté.

« Toutes les juridictions concernées doivent s’attaquer d’urgence aux moyens par lesquels les sociétés fictives peuvent déplacer les fonds à l’aise, sans se poser de questions sur leur provenance ou leur légitimité malgré de multiples signes avant-coureurs de corruption », a déclaré Global Witness. L’ONG demande la mise en place des exigences qui obligeraient les sociétés fictives à divulguer les noms de leurs véritables propriétaires.

Le Président Sassou-Nguesso, 76 ans, est à la tête du pays d’Afrique centrale depuis 35 ans. Il est arrivé au pouvoir pour la première fois en 1979 et a dirigé le pays jusqu’en 1992. Il est retourné au pouvoir en 1997.

L’enquête Sassou-Nguesso a duré plus d’un an, a déclaré à Quartz Mariana Abreu, enquêtrice principal de Global Witness. Elle affirme avoir déniché les magouilles de Denis Christel Sassou Nguesso à l’aide d’états financiers, de documents d’entreprise et de « contrats secrets » provenant de sources dans de nombreux pays.

Denis Christel Sassou Nguesso est le propriétaire fictif d’au moins cinq sociétés écrans européennes situées à Chypre, en Estonie et en Espagne, selon Global Witness. Ces sociétés sont dirigées par l’homme d’affaires portugais José Veiga, qui fait actuellement l’objet d’une enquête des autorités portugaises pour corruption et blanchiment d’argent. Les sociétés ont été créées à Chypre, sous le nom de Veiga, indique le rapport de Global Witness. Cependant, les actions des sociétés avaient déjà été transférées au fils du président congolais dans le cadre d’une transaction secrète effectuée par un notaire de Brazzaville.

Veiga a également été l’intermédiaire au Congo d’une société brésilienne appelée Asperbras, qui, selon Global Witness, s’est vu attribuer par le gouvernement congolais en 2013 un « faux contrat de travaux publics ».

Crédit photo : globalwitness

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