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Voici pourquoi les groupes incitent leurs salariés à créer des entreprises



Il y a de cela un an , Carole Neves s’est débarrassé de cocon de Sanofi afin de se prendre en charge, après vingt ans en R&D au sein du géant pharmaceutique. Elle a créé BiotechStudio, une start-up spécialisée dans les innovations en santé. Un envol qui s’est fait tout en douceur car Sanofi l’a aidée dans le cadre de sa politique d’« essaimage ».

Sofiane Belaïd a lui aussi créé sa société LinkiLab, une plate-forme de mise en relation entre des experts scientifiques et techniques, en janvier 2019, avec l’appui de son employeur, IFP Energies nouvelles (organisme de recherche dans les domaines de l’énergie, du transport et de l’environnement).

Cet accompagnement proposé aux salariés tentés par la création d’entreprise prend différentes formes : du temps, de l’argent, de la formation et des contacts. « J’ai pu consacrer un mi-temps à mon projet durant quelques mois tout en étant rémunéré comme si je travaillais à temps plein », apprécie Sofiane Belaïd. Le congé légal de création d’entreprise ne prévoit en effet pas de rémunération.

Chez Air France, un consultant spécialisé propose un accompagnement individuel, et une formation interne de cinq jours est offerte en collectif. La compagnie aérienne propose également une aide financière allant de 15 000 euros pour un autoentrepreneur à 24 000 euros pour la création d’une société. L’entreprise mère peut aussi participer au capital de départ. Ainsi, avec une mise de 150 000 euros, IFP Energies nouvelles est entrée au capital de LinkiLab à hauteur de 5 %. Enfin, l’entreprise de départ peut mettre à disposition des créateurs son réseau : banques, assureurs, juristes…

Un accompagnement à la reconversion
La formule séduit. « La conjoncture est propice à l’entrepreneuriat, estime Mano Madi, responsable du pôle création d’entreprise de Sodesi, filiale d’Air France chargée d’accompagner la reconversion professionnelle du personnel navigant commercial. Il y a vingt ans, les jeunes diplômés souhaitaient travailler dans des grands groupes. La création d’entreprise n’était alors envisagée que par défaut. Aujourd’hui, c’est l’inverse. »

« Les seniors qui se sentent un peu à l’étroit en fin de carrière ou qui sont réfractaires à l’idée de retraite sont aussi tentés par la création ou la reprise d’entreprise », complète Laurent Legendre, président de Développement de l’initiative et de l’entrepreneuriat chez les salariés des entreprises (Diese), une association créée en 2000 qui regroupe une vingtaine de grands groupes pratiquant l’essaimage, dont Airbus, Orange, Schneider Electric, EDF, Saint-Gobain ou Thales.

Et de citer le cas des deux « jeunes » créateurs de PowiDian (production et stockage d’électricité sous forme d’hydrogène) âgés de 58 et 62 ans lors de leur départ d’Airbus. Christine Fournié, responsable de l’essaimage chez Sanofi, explique : « En 2018, nous avons reçu 80 demandes, dont 40 ont abouti à une création effective. En 2019, près de 120 dossiers ont été déposés et ont donné lieu à 60 créations. » Une montée en charge liée à la démystification de la création d’entreprise par un écosystème de plus en plus favorable à l’entrepreneuriat ainsi qu’au vœu des salariés de reprendre les rênes de leur vie professionnelle.

Mais pour autant, quitter un job confortable en CDI pour tenter la création d’entreprise ne va pas de soi. « Sans l’aide de la cellule essaimage et sa qualité d’écoute, je n’aurais pas osé créer ma société », reconnaît Carole Neves. « Mes collègues m’ont pris pour un alien quand je leur ai annoncé que je quittais la SNCF, raconte Julien Devade, président de Zenbus, solution de géolocalisation de transports collectifs. Mais la prise de risque était mesurée car j’avais la possibilité d’être réintégré en cas d’échec. »

L’essaimage technologique a le vent en poupe
Un filet de sécurité qui a convaincu cet informaticien, père de cinq enfants, de franchir le pas. « Sans cette politique d’essaimage, j’aurais tout de même créé ma société, explique quant à lui Sofiane Belaïd, mais cela m’aurait demandé beaucoup plus de temps. » Certaines entreprises, à l’image d’Air France, essaiment notamment dans le cadre de plans de départs volontaires (PDV) pour gérer leurs sureffectifs.

Ainsi, Sodesi a accompagné 1 700 salariés vers la création d’entreprise en huit ans. « Environ 15 % des salariés optent pour la création d’entreprise dans le cadre d’un PDV », note Mano Madi. D’autres sociétés y voient un moyen d’encourager la mobilité pour des salariés en manque de perspectives de carrière, et aussi de cultiver leur marque employeur en affichant leur ADN entrepreneurial. Un moyen à la fois d’attirer les nouvelles générations et de développer les compétences des collaborateurs. « Les salariés qui ont tenté la création d’entreprise, même s’ils ne vont pas jusqu’au bout de la démarche, ont acquis de nouvelles compétences », explique Christine Fournié.

« L’essaimage fait aussi partie intégrante de la politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en permettant le développement économique d’un territoire et la création d’emplois, souligne Laurent Legendre. Les neuf lauréats de la première soirée des “essaimés”, que Diese a organisée le 4 décembre 2019, ont déjà créé plus de 200 emplois. » Chaque année, les membres de l’association Diese accompagnent plus de 1 000 créations d’entreprise.

Les chiffres :Selon l’Insee, les créations d’entreprises ont atteint un niveau record en 2018 avec 691 000 entreprises créées, soit 17 % de plus qu’en 2017.40 % des entrepreneurs français déclarent être ou avoir été accompagnés, dont 12 % par des grandes entreprises et 8 % par des incubateurs privés.De 70 % à 90 %, c’est le taux de survie, au-delà de cinq ans, des entreprises « essaimées » par les membres de l’association Diese.

Actcuellement, l’essaimage technologique a le vent en poupe. Certains brevets dorment dans les entreprises car leur développement ne serait pas rentable en interne. L’essaimage est l’occasion de leur donner vie en externe.

Reste que la formule ne séduit pas toutes les entreprises. « Cette pratique est même parfois très mal vue, explique Frédéric Delmar, professeur d’entrepreneuriat et innovation à l’EM Lyon. Les “essaimés” partent avec beaucoup de connaissances et peuvent, à terme, devenir des concurrents. »

 

Source: Le Monde

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