Le militant anticolonialiste franco-béninois Kémi Séba est toujours dans les sales draps. Président et fondateur du mouvement Urgences panafricanistes, il est toujours en garde à vue depuis qu’il a été interpellé le samedi 21 décembre dernier à Ouagadougou (Burkina Faso). Les accusations portés à son encontre sont liées à des propos qu’il a tenus sur la personne du président burkinabé Christian Roch Marc Kaboré, des propos qualifiés d’ <<outrageants>>.
Le 21 décembre 2019 était la date où Kémi Séba participait à une conférence contre la présence militaire française au Sahel et le Franc CFA. Comme coïncidence, c’était aussi la date d’anniversaire de l’ancien président, tenant de la révolution burkinabé Thomas Sankara. À cette conférence qui rassemblait plusieurs personnes comme journalistes et étudiants, le militant anticolonialiste Kémi Séba trouvait l’occasion de faire des éloges à cet ancien chef d’État qu’il qualifiait de « modèle ».
Aux multiples questions posées sur la réforme du Franc CFA et sur la présence militaire française au Sahel par l’assistance de cette conférence, le militant a eu l’aisance de donner des réponses pas vraiment plaisants à certains. Pour l’homme anticolonialiste, « la République française » se présente comme un « grand terroriste » et les « dirigeants africains » comme « des terroristes andogènes ». Dans son intervention, il a laissé entendre : « Je me demande s’ils ne sont pas les esclaves volontaires de l’impérialisme français ».
Il est allé plus loin pour alléger que l’actuel chef de l’État burkinabé Christian Roch Marc Kaboré est « un gruyère » et « une passoire politique » qui ferait mieux de « prendre ses responsabilités ».
Encore plus loin. Une autre question a été posée sur la réforme du Franc CFA dont l’annonce a été faite le même jour par le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron. En réponse à celle là, Kémi Séba déclare que la transition vers l’Eco est un « changement cosmétique » et d’un « semi-compromis » qui ne mérite d’être considéré « comme une victoire ».
C’est donc suite à cette tranchante conférence que « Kémi Séba a été interpellé à son hôtel dans l’après-midi du samedi par la gendarmerie nationale », selon des révélations du responsable du « Front anti-CFA » à l’Agence France Presse.
Son avocat annonce par la suite qu’ « au début, il a été amené à la compagnie de gendarmerie pour des raisons de sécurité parce que, semblerait-il, il y avait des jeunes du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir) qui voulaient porter atteinte à son intégrité physique ».
C’est un moment après que des procédures ont été engagées contre lui pour « injure à l’encontre du chef de l’État ». « On lui reproche d’avoir tenu des propos outrageants contre le président du Faso et tentative de démoralisation des éléments engagés dans la lutte contre le terrorisme », a révélé M. Hervé Ouattara.
Selon une déclaration d’une source sécuritaire à l’AFP, « M. Kémi Séba est toujours en garde à vue ». Selon son avocat, « Le procureur ne l’a pas encore reçu, et il doit encore rester sur place ».
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