La Haute Cour de Londres a ouvert la voie à un recours collectif contre le géant de l’énergie Shell, permettant à plus d’un millier de résidents nigérians d’engager des poursuites pour pollution chronique de leur approvisionnement en eau par le pétrole et la destruction de leur mode de vie.

Les communautés d’Ogale et Bille, comprenant 13 000 pêcheurs dans le delta du Niger, affirment que les marées noires ont dévasté la région, les privant d’eau potable et affectant leurs moyens de subsistance.

Le cabinet d’avocats Leigh Day, représentant les Nigérians, qualifie cette décision de moment crucial dans leur lutte de huit ans pour rendre Shell responsable des impacts environnementaux négatifs. Les plaignants réclament des travaux de nettoyage et une compensation de 2,5 milliards de francs CFA.

Shell a affirmé que le vol de pétrole « à l’échelle industrielle » était la cause de la pollution, et le tribunal a noté que les plaignants n’avaient pas identifié de déversements spécifiques à l’origine des dommages. Une audience sur la réparation et l’indemnisation est prévue les 12 et 13 décembre 2023 devant la Haute Cour du Royaume-Uni.

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Cette affaire fait suite à une décision antérieure de la Cour suprême du Royaume-Uni en 2021 qui avait rejeté une demande similaire. Les plaignants avaient alors assuré que Shell pouvait être tenu responsable des marées noires affectant les communautés, mais le tribunal avait rejeté ces arguments. Les déversements d’hydrocarbures au Nigeria demeurent une préoccupation majeure, avec une marée noire importante signalée fin juillet 2023 provenant du pipeline Trans-Niger exploité par Shell. La National Oil Spill Detection and Response Agency a enregistré 822 marées noires en 2020 et 2021, rejetant 28 003 barils dans l’environnement.