Une bonne condition physique pour réussir Noël

Pour s’engouffrer sereinement dans les tourniquets des grands magasins et remonter d’un pas alerte les travées des supermarchés en totale panne de dinde, tout en faisant fi du plomb fondu qui nous tient lieu de cerveau, dû à une grippe hivernale. L’hiver est injuste.

Mais, comme Noël a la manie de tomber pile au milieu, ménageons notre organisme : dix jours avant le jour J, on presse un citron et une orange, qu’on mixe avec deux kiwis, pour faire le plein de vitamine C, qui renforce le système immunitaire et aide à lutter contre la fatigue et le stress.

Deux jours avant, on adopte un régime sans fibres, pour mettre son système digestif au repos et le préparer aux agapes du réveillon : boisson chaude et yaourt au petit déjeuner, viande ou poisson grillé avec des féculents (pâtes, riz ou pommes de terre) et on boycotte les légumes crus.

Le jour J, enfin, on pense aux granules de Nux Vomica 5CH (en pharmacie), à prendre avant le repas pour éviter lourdeurs d’estomac et maux de tête. Et on arrive au réveillon reposée, genre endormie.

Un billet d’avion pour Noël

Il règle la question familiale de manière équitable : personne ne vous a. C’est la solution qu’a choisie Sophie : « L’année dernière, je suis partie une semaine en Jordanie, seule.

L’idée de Noël et de son cortège de cadeaux à faire, de sujets à éviter à table et d’orgie de dinde me déprimait. Alors, plutôt que me forcer à faire bonne figure et risquer ainsi de gâcher la fête, j’ai préféré passer le réveillon au soleil, là où Noël n’existe pas. Je suis rentrée reposée, et sincèrement heureuse de retrouver ma famille. »

Sans partir au bout du monde, changer de cadre permet de se ressourcer et de faire une pause agréable en plein hiver. Le tout est maintenant de résister aux tentatives de culpabilisation parentales (menace d’empalement sur le sapin dû à une insondable tristesse, simulation d’entrée à l’hospice et autres Polaroid d’eux en larmes devant un bol de soupe en guise de carte de vœux).

Des voisins comme compagnie à Noël

Ils vous seront éternellement reconnaissants d’avoir instauré une chouette convivialité dans l’immeuble.

Noëlisez les étages avec du gui et du houx, pailletez les escaliers, enguirlandez les rampes, punaisez des couronnes de l’avent sur les portes : plus ça donne l’impression de réveillonner dans le dressing de Donatella Versace, mieux c’est. « Mes parents étaient alors en voyage, raconte Estelle. Aussi, plutôt que passer Noël seule, j’ai organisé un réveillon pour tout l’immeuble. On a tiré au sort l’appartement qui nous accueillerait, et tout le monde a participé au buffet : foie gras, bûche, champagne, rien ne manquait. Surtout pas l’ambiance. »

On peut aussi décider d’ouvrir toutes les portes et d’aménager les paliers, pour passer d’un appartement à l’autre, un peu comme Marcello Mastroianni dans « Un, deux, trois soleil ». Le risque étant évidemment qu’au bout de deux voisins endormis dans sa douche et une moquette barbouillée de miettes de bûche, on fasse un rejet. Je vous rassure : ça a peu de chances de se produire. Nous ne sommes pas à Rome.

Une bonne excuse pour éviter Noël

Elle reste finalement le meilleur moyen, en ces périodes de boulimie familiale, de passer une soirée à jeun. C’est mal de penser qu’on préférerait rester seule chez soi plutôt que fêter Noël entre sa mère qui entasse ses cadeaux sans jamais les ouvrir et son jeune frère qui joue à la Playstation à table, comme si l’univers enchanté des humains ne le concernait pas ; non, on ne pensera pas ça.

Pour le cas bien improbable où, bon, trop tard, en aucun cas n’avouez la vérité : « J’ai envie d’être seule » donne en effet le signal à toute la famille de débarquer chez vous pour vous sauver d’une dépression larvée.

Mentez : une gastro-entérite fulgurante a fait ses preuves. On pourra alors profiter de la soirée de solitude qu’on s’est offerte pour, je ne sais pas, moi : ne rien faire, assise, là, sur son canapé, avec même pas une huître pour nous rappeler les êtres vivants du dehors ?

Vidanger son esprit, le débarrasser des scories qui l’encombrent pour repartir à vide dès le 25 ? Mais finalement, ranger son cerveau de manière aussi radicale, est-ce bien nous ?

Un invité surprise pour Noël

Il fera opportunément diversion lorsque, dès le pas de la porte franchi, votre grand-oncle vous demandera si, cette année, le Père Noël vous apportera enfin un gentil fiancé, ahahahah.

« Pour Noël, j’avais invité ma voisine, une grand-mère adorable, pour réveillonner avec toute la famille, se souvient Caroline.

Non seulement elle était ravie de ne pas passer les fêtes seule, mais, en nous racontant ses souvenirs, elle a détourné l’attention des querelles qui ne manquent pas d’éclater à la fin du repas entre mes deux frères. Finalement, grâce à elle, on a passé un Noël serein, et, en s’ouvrant à une personne extérieure, ma famille a oublié ses rancœurs et prises de bec. »

Vers qui porter son choix ?  Un ami dont l’épouse médecin est de garde le soir du 24, une cousine dont la famille habite loin, un copain de passage, un vieux noceur qui faisait déjà la fête quand la mère de Régine n’était pas encore née, bref, quelqu’un qu’on aime, et quelqu’un à qui la joie de Noël, ça parle.

Un poil dans la main

Cela contrarie utilement notre désir d’organiser Noël chez nous. C’est fatiguant. Il y a la dinde à farcir, les marrons à éplucher, le sapin à décorer, les aiguilles à ramasser, la table à dresser et le conjoint qui reste les bras ballants au milieu du salon à engueuler.

Le premier impératif est donc de trouver un local. Le salon des parents convient très bien. Si, au moment où vous lirez cet article, le local, c’est vous, il n’est néanmoins pas trop tard pour devenir paresseuse. Commencez par acheter votre sapin sur Internet.

Pour le champagne : chateauonline.com propose 50 références à partir de 13,60 euros. Et chez Ikea, on trouve de délicieuses spécialités toutes prêtes de Noël version suédoise, comme de la confiture d’airelles ou du jambon de renne séché en plein vent. Par ailleurs, restez sourde au sapin en cristal soufflé à la bouche, boules de Noël pétries à la main, tulle sur les lustres et autres décorations alambiquées. Souvenez-vous que les Noëls décalés-raffinés n’existent que dans les pages de notre beau magazine, et soyez à l’aise avec la nappe de l’an dernier et quelques bougies.

Après tout, c’est la préparation en famille selon un rite immuable et la liberté de ressortir l’angelot offert contre l’achat d’un camembert qui donne à Noël toute sa saveur. Enfin, on rira avec dédain devant les manuels nous invitant à réaliser nous-même cadres photos, coussins brodés et écharpes frangées. Des trucs faits main qui font plaisir, ça ne marche que si tu t’appelles Karl Lagerfeld.

Une belle robe pour fêter Noël

Parce que Noël est le seul moment de l’année où on vous pardonnera d’être habillée comme Barbara Cartland. Le moyen le plus efficace est d’aller dépenser de l’argent chez son détaillant de robes pailletées préféré.

On veillera néanmoins à garder la main légère sur le maquillage, pour éviter le mascara qui coulera dès le code de la porte d’entrée. Une touche de poudre (le fond de teint tourne généralement au-dessus du fumet de dinde), une lichette d’ombre à paupières taupe ou mordorée, pas de rouge à lèvres.

Ah oui, et évitez surtout les escarpins pointus, qui à la fin de la soirée transforment n’importe quelle femme en hérisson bancal.

Découvrez notre sélection de tenue de soirée pour les fêtes de fin d’année.

Cendrillon Robe

Du sang-froid

Si, il y avait bien des trucs pour nous sous le sapin… De notre frère, un bonsaï auquel il faut 26 °C toute l’année et des vaporisations d’Evian tous les deux jours, de notre sœur, une chose poilue dont on apprend en la soulevant que ce n’est pas une nouvelle race de chien mais un pull, et de notre belle-mère, un livre dédicacé à Jean-Pierre. Les gens sont mesquins.

Dieu merci, on a reçu également notre parfum préféré. En quatre exemplaires. Les gens sont flemmards. Alors que nous, on s’est donné du mal pour offrir à maman un micro-sac ravissant.

Dommage que cette incorrigible lectrice, fumeuse, conductrice, salariée, dépensière, maquillée ne se déplace jamais sans ses accessoires. Les gens sont vexants.