Un pasteur kenyan accusé de meurtre dans le cadre de la mort de 429 adeptes

La justice kenyane s’apprête à poursuivre le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie pour terrorisme et meurtre dans le cadre de la mort de 429 adeptes de sa secte évangélique. L’enquête concerne également 94 autres personnes. L’annonce a été faite par le procureur général le mardi 16 janvier 2024.

Enquête sur le massacre de Shakahola et l’implication du pasteur

L’affaire, connue sous le nom de « massacre de Shakahola », tourne autour de la secte évangélique de Mackenzie, qui se réunissait dans la forêt de Shakahola, dans le sud-est du Kenya. La secte était connue pour prêcher le jeûne jusqu’à la mort afin de « rencontrer Jésus » avant la fin du monde annoncée pour août 2023.

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Paul Nthenge Mackenzie, un ancien chauffeur de taxi qui s’est autoproclamé pasteur, est en détention depuis le 14 avril. Sa détention a été prolongée à plusieurs reprises pour faciliter la recherche de victimes dans la forêt de Shakahola. Mackenzie et ses coaccusés devront répondre de dix chefs d’accusation, dont meurtre, homicide involontaire et terrorisme.

Les autopsies révèlent des détails tragiques

Les autopsies pratiquées sur les victimes retrouvées dans la forêt de Shakahola ont révélé que la plupart d’entre elles sont mortes de faim, probablement à la suite des prêches extrêmes de Mackenzie. Certaines victimes, dont des enfants, présentaient des signes d’étranglement, de coups ou d’étouffement. Seize personnes sont accusées d’avoir agi en tant qu' »hommes de main » du pasteur pour faire respecter le régime de jeûne.

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Les autorités ont été critiquées pour ne pas avoir empêché les activités de Mackenzie malgré les arrestations antérieures liées à ses prêches extrêmes. En octobre, un rapport de la commission sénatoriale a mis en évidence des « lacunes » dans le système judiciaire et les actions de la police. Mackenzie avait été libéré sous caution en mars, même après que des accusations eurent été portées contre lui à la suite de la mort de deux enfants confiés à des parents affiliés à une secte.

La déclaration du bureau du procureur ne précise pas quand les 95 suspects, dont Mackenzie, seront traduits devant un tribunal. Cependant, le pouvoir judiciaire souhaite accélérer les poursuites, en exprimant le désir de procéder « dès que possible » aux procédures judiciaires.