Un navire avec environ 400 migrants et réfugiés à bord est à la dérive entre l’Italie et Malte en attendant d’être secouru par les garde-côtes italiens, selon le service d’aide au sauvetage en mer Alarm Phone.

Les personnes à bord du navire ont déclaré à Alarm Phone lors d’un appel de détresse dimanche que le bateau était à la dérive depuis deux jours car il avait pris l’eau et était sans capitaine, a indiqué l’organisation.

Le navire a quitté Tobrouk dans l’est de la Libye mercredi avec environ 400 personnes, dont des femmes enceintes et des enfants, à bord.

Plus tôt, le service de recherche et de sauvetage Sea-Watch International a expliqué avoir localisé le bateau avec l’un de ses avions.

Pendant ce temps, Alarm Phone a alerté les autorités grecques, maltaises et italiennes lorsqu’il a reçu l’appel de détresse pour la première fois, mais les autorités italiennes n’ont activé une opération de recherche et de sauvetage « qu’une fois que le bateau a atteint leur région SAR » alors qu’elles étaient au courant de l’affaire depuis le premier appel d’alerte.

« Environ 400 personnes ont été laissées en mer dans une situation potentiellement mortelle dans laquelle elles se trouvent depuis cinq jours. Ces cas de non-assistance sont systématiques et provoquent trop souvent des pertes en vies humaines dont les autorités sont responsables », a déclaré le service d’appui aux secours.

La route de la Méditerranée centrale est décrite par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) comme la route migratoire la plus dangereuse au monde – une personne sur six qui quitte les côtes de l’Afrique du Nord – décède.

Des migrants, toujours prêts aux risques

Depuis 2014, plus de 26 000 migrants et réfugiés se sont noyés ou ont disparu en traversant la Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Le chiffre s’élève à 503 personnes cette année.

La Libye est une porte d’entrée majeure pour les migrants africains qui espèrent rejoindre l’Europe. Ils arrivent en Libye fuyant la pauvreté, les conflits, la guerre, le travail forcé, les mutilations génitales féminines, les gouvernements corrompus et les menaces personnelles, entre autres raisons.

Le mois dernier, plus de 1 000 personnes ont été mises en sécurité dans deux ports italiens après que les bateaux surchargés sur lesquels elles se trouvaient ont rencontré des problèmes en Méditerranée. Deux semaines auparavant, au moins 76 personnes sont mortes dans un naufrage.

L’Union européenne aurait dépensé plus de 90 millions d’euros (100 millions de dollars) pour financer et former les garde-côtes libyens afin d’arrêter les traversées.

Avec Al Jazeera