Alain Juppé a finalement pris la parole ce lundi 6 mars, après plus d’ une semaine de spéculations. Le maire de Bordeaux renonce à incarner le plan B de François Fillon, embourbé dans une affaire d’emplois présumés fictifs. Il a confirmé qu’il ne serait donc pas candidat à la présidentielle française.

L’ancien favori de la primaire, Alain Juppé, n’a pas voulu diviser encore plus son camp. Il n’avait pas vraiment d’autre choix face à un François Fillon inflexible mais cela ne l’a pas empêché d’avoir des mots très durs contre le candidat LR : il « avait un boulevard devant lui », ses problèmes judiciaires et sa défense « l’ont conduit dans une impasse ». Avant de regretter un « gâchis » et de dénoncer la radicalisation du noyau dur des sympathisants LR.

L’allocution d’Alain Juppé était très sombre, avec un message assez clair : « débrouillez vous sans moi ». Alain Juppé ne fait donc plus partie de l’équation.

François Fillon reste donc encore le candidat de la droite. Il a encore une fois fois gagné son bras de fer. D’abord, parce que tous ceux qui espèrent une sortie de crise sont coincés. Impossible de faire quoique ce soit sans un geste de François Fillon. Aujourd’hui encore, le candidat va tenter de faire taire toutes les voix discordantes, d’éteindre l’incendie.

Nicolas Sarkozy, dans un rôle de vieux sage, a proposé une réunion à trois avec Alain Juppé et François Fillon. Mais l’initiative de l’ancien président semble maintenant mort-née. Autre tentative qui apparaît aussi vouée à l’échec : l’appel au dialogue des trois présidents de région, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Christian Estrosi.

Le comité politique de la campagne des Républicains se réunit en fin d’après-midi. Toutes les figures de la droite seront autour de la table pour trouver une sortie de crise. Mais là encore, comment trouver une solution face à un candidat qui n’a pas l’intention de céder un pouce de terrain.
Avec AFP