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« MONDIALISASSIONISME » ( Par Sidi Lamine NIASS) – Chapitre 5 : Les Pays Modérés Reviennent De La Table Des Négociations Bredouilles



L’ancien Secrétaire d’Etat américain aux affaires étrangères, Henry Kissinger, a suggéré à l’ancien Premier ministre israélien Menahem Begin :

«Je te confie une nation qui dort mais qui ne meurt pas. Investis tout ce que tu peux, quand elle se réveillera, elle récupérera tout ce qu’on lui a pris depuis des siècles».

A/ L’autre face de la pièce

C’est une table bien garnie par le ciel qui est entourée par une élite qui a entre les mains les décisions politiques, l’économie du monde, la puissance qui incarne la domination par le bais d’armes de destruction massive. Les trésors entre leurs mains à travers les banques, ceux-là ont traversé, de la première jusqu’à la dernière génération, des périodes de vaches grasses.

A l’opposé, il y a ceux qui marchent humblement, qui s’assoient à même le sol sur des nattes épineuses. Eux, ce sont les affaiblis. Ils sont influencés et non pas la possibilité d’en faire autant. Ils attendent la réalisation d’une promesse et craignent le châtiment divin.

Ainsi, débuta une confrontation dont la nature et le style utilisé diffèrent. C’est plutôt un tiraillement entre des courants opposés dans les deux camps. Je fus témoin oculaire de ce face-à-face. En ma qualité de journaliste et de facilitateur sur le plan diplomatique, d’une part, et en tant que religieux engagé, d’autre part. J’ai vécu dans le camp des radicaux tout comme je suis passé dans les coulisses des manœuvres politiques des modérés. J’ai connu l’Occident dans son prolongement d’Outre-mer, par le biais de ce laboratoire où on rivalise de ruses dans la manière d’exécuter les politiques.

Comme dans le camp des pays dominateurs où deux courants, conservateur et libéral, se font face, il y a également, dans les pays affaiblis, deux tendances : celle des modérés et celle des radicaux. Il est des fois à noter une probable alliance entre les radicaux et les capitalistes. Ainsi, le face-à-face basé plus sur les intérêts se précise. Une situation qui pousse l’observateur à considérer la divergence comme nécessaire et à admettre que les circonstances déterminent les positions affichées. Toutefois, en dehors de toutes considérations, le respect des dénominateurs communs, des fondamentaux, est une réalité. Les pays modérés sont tenus de veiller à la cause commune de la même manière que les radicaux. La responsabilité incombe à tout le monde.

Quand on observe le royaume chérifien et son attachement à la place d’Al Qods et sa détermination pour la libération de la Palestine occupée, on se rend compte que ces positions sont partagées par tous les acteurs du pays. Car, depuis 1975, c’est le Maroc qui préside le Comité Al Qods dans l’organisation des Etats islamiques. Un rôle qu’il occupe d’autant mieux que le royaume a une longue histoire de résistance. Pour accéder à l’indépendance, il a dû payer le prix fort, avec l’exil de ses dirigeants en Corse, puis à Madagascar. Une histoire qui fait que le Maroc s’intéresse subtilement à toutes les causes légitimes, partout dans le monde.

J’ai suivi le sommet arabe au Maroc en 1989, à Casablanca, qui avait consacré le retour de l’Egypte en tant que pays membre de la Ligue Arabe. Ledit sommet a coïncidé avec une mission que le Président sénégalais m’avait confiée. En effet, je devais délivrer son message au souverain marocain, le roi Hassan II. Une occasion qui m’a permis de suivre de près le congrès.

La représentation des arabes à cette rencontre était d’un très haut niveau. Des personnalités de haut rang comme Saddam Hussein de l’Irak, Mouammar Kadhafi de la Libye, pour ne citer que ceux-là, étaient présentes. Toutefois, la rencontre n’a pas adopté de résolution finale, tellement la confrontation était rude. Les modérés et le front du refus, suite aux négociations ou marchandages pour une solution à apporter au conflit arabo-israélien, ne s’entendirent sur presque rien. Le congrès publia un ensemble de clauses consacrant leurs accords sur certains principes et les réserves des uns et des autres quant aux orientations et à la manière de les opérer.

J’ai été également porteur d’un autre message de l’ancien Président Abdou Diouf qui préparait le sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) à Dakar. C’était en septembre 1989 au Koweït où j’ai été reçu par son altesse lémir Cheikh Jaber Al-Ahmed Al-Sabah. C’était avant son voyage en Irak dont nous avons parlé dans la chronique précédente. L’émir du Koweït, à l’époque président du 5e sommet de l’Oci, était en périple dans plusieurs pays dont le Mali. Cette mission avait coïncidé avec le conflit sénégalo-mauritanien, ce qui m’avait permis de constater de près le soutien que les pays modérés apportent aux causes communes. Le Koweït a consenti à un appui considérable pour le Sénégal afin que ledit sommet puisse se tenir à Dakar dans les meilleures conditions. Yasser Arafat, président de l’OLP, et le nigérien Hamid Al Gabi alors Secrétaire général de l’Oci, m’avaient devancé dans cette mission.

Le conflit opposant paysans et éleveurs dans le village de Diawara, au nord-est du pays, sur le bassin du fleuve Sénégal, une zone frontalière avec la Mauritanie, avait transformé la vie en un véritable enfer pour les populations confrontées aux raquettes, aux tueries…. Une véritable catastrophe venue pour couper les liens fraternels basés sur l’unité entre le monde arabe et certains de leurs frères de l’Afrique subsaharienne. J’étais partagé entre les deux terroirs, en tant que fils et descendant de deux victimes de par mon père sénégalais et de par ma mère d’origine mauritanienne. L’occasion m’a été donnée pour mettre les points sur les i à travers des sorties médiatiques dans des organes de presse koweitiens. Les problèmes dans le tiers monde sont souvent une graine transformée par la presse occidentale en une montagne pour le seul bénéfice de l’instigateur du crime qui cherche à davantage creuser le fossé entre les membres d’une même famille. Le Sénégal est le pays qui préside la commission des droits inaliénables du peuple palestinien aux Nations-Unies. Leur rôle historique dans l’Islam et les racines solides qui les lient font de certains pays des modérés. Et le Sénégal en fait partie. Ces pays font de sorte que les liens existants soient davantage fortifiés.

Le Sénégal, le Maroc, l’Arabie Saoudite, le Koweït… sont dans le même cas et ont les mêmes orientations politiques en tant que pays modérés. Ces liens sont mis au service de la Oummah islamique. Chaque camp travaille pour la cause à sa façon.

B/ Les pays modérés en quête de large consensus

 Le rôle de facilitateur m’avait plongé dans les arcanes de la diplomatie. Il m’avait amené à porter d’autres messages en Syrie, en Jordanie, en Irak et en Iran dans le cadre de la préparation du 6e sommet de l’OCI à Dakar, en 1991. Le Président Diouf avait estimé que la tenue du sommet à Dakar devrait être une occasion permettant le grand rassemblement. Et du moment qu’il appartient au camp modéré, un facilitateur, une personne indépendante était nécessaire pour arriver à cet objectif du Président Diouf. A ce propos, il m’avait chargé de transmettre des invitations à certains Etats de la ligne opposée à celle du Sénégal dans un contexte de deuxième guerre du Golfe. Cela me permit de rencontrer sa Majesté Hussein ben Talal, roi de la Jordanie, le vice-président irakien, Ezzat Ibrahim al-Duri, le vice-président de la République islamique iranienne, Hassan Habibi et le ministre syrien des Affaires étrangères.

Et l’ancien président DIOUF est, dans ses mémoires publiées dernièrement, revenu sur ces missions et à saluer mon intervention dans le renforcement des liens entre le monde musulman et le Sénégal[1].

C/ L’obstination des occupants et de leurs souteneurs, un obstacle

Les oppositions de la Oummah islamique et du tiers monde et leur souffrance constituent un intérêt particulier pour les pays et les regroupements qui en dépendent. Ainsi, ils œuvrent tous, malgré leurs divergences d’orientation et l’écart des moyens, pour la résistance et pour la sauvegarde des principes et valeurs sur lesquels tout cela repose. Dans la confrontation entre les forces d’occupation sioniste et les défenseurs de la terre palestinienne, de nombreux pays africains et du tiers monde se sont levés pour soutenir la résistance à travers divers moyens et à partir de plusieurs fronts.  Que cela soit sur le plan militaire, diplomatique ou économique. Les moyens militaires, les ressources énergétiques, de même que les ressources humaines, étaient utilisés de la même façon. L’arme du pétrole a joué un rôle déterminant et son usage a attiré l’attention au niveau international. De cette force, ils ont pu déjouer le plan occidental pour arriver définitivement à son objectif. Ce qui avait poussé les Occidentaux à appeler à des négociations.  Des propositions pour une paix juste et durable sont sorties malgré les orientations opposées. Tout était mis en œuvre pour arriver à une solution bien négociée. Mais, toutes ces démarches et propositions sont tombées à l’eau devant l’obstination de l’occupant et de ses alliés. Cela poussa la résistance à s’accorder un moment de répit. La responsabilité de l’échec n’incombait pas à un groupe ou à une tendance spécifique mais chacun a sa part. Au même moment, les limites objectives des uns et des autres pour trouver des solutions étaient apparues aussi bien sur le plan militaire que diplomatique. Des modérés aux radicaux, la solution n’est venue d’aucun camp. Malgré trois guerres en Palestine et des tentatives d’exportation du conflit et de la résistance sur le terrain occidental, en changeant son orientation nationale pour en faire une question religieuse. En dépit des requêtes adressées à l’Est communiste et à l’ouest capitaliste, la situation est passée de mal en pis. Ceux qui entrevoyaient une solution restèrent sur leur faim.

Les nationalistes arabes ont essayé, et derrière eux les peuples combattants, chez les modérés comme chez les radicaux, de trouver une solution à la crise, mais en vain. Les anciennes frontières d’avant la guerre de 1967, étaient devenues une nouvelle demande pour solutionner le problème palestinien. En outre, le slogan de la résistance islamique a été brandi en Iran, en Afghanistan, avec Al-Qaïda… Il s’y ajoute que les populations s’étaient grandement mobilisées et voulaient une solution. Seulement, la crise dans le monde islamique s’était aggravée avec de nouveaux foyers de tension en Irak, en Syrie, au Yémen, au Liban….

Ainsi, le slogan de la réalpolitique et de la solution économique a été brandi. Des pays pétrodollars ont favorisé l’investissement, l’épargne de leurs fortunes dans les banques occidentales, tout en prônant le développement des infrastructures et la modernisation de leur pays. Il était question d’investir sur des projets de développement à côté du secours humanitaire et des satellites pour l’information. Tout ceci pour trouver une solution à cet épineux problème et pousser à trouver une paix durable. Mais malgré tout, la situation s’est davantage détériorée. La barre des demandes légitimes a décru. De même que la situation sociale et économique s’est aggravée d’un moment à l’autre. La récession, l’aliénation culturelle et l’insécurité généralisée se sont répandues. Tout comme les conflits internes ou les disputes autour des lignes de frontières. Une situation qui a repoussé l’espoir tant attendu.

La division née des razzias revint en force. De même que la règle occidentale qui «divise pour mieux régner». Ainsi, les contradictions étaient devenues monnaie courante et les accusations fusaient de toute part. Et tout le monde passa à côté des objectifs communs. Le matériel devint un veau d’or qu’on adore. Le sionisme reprit ses règles d’or et tout le monde s’endort.

Le marchandage générant des concessions faites par les deux courants, modérés comme radicaux, est arrivé à un niveau très bas pour trouver une solution. En effet, des solutions ont été présentées mais malgré le poids politique, économique et militaire des pays qui les ont portées elles sont toutes tombées dans les oreilles d’un sourd. Dans les propositions témoignant de leur reculade, certains sont allés jusqu’à demander le changement du nom de la Palestine. Le guide libyen Mouammar Kadhafi avait proposé «Isratine» à la place du mot Palestine. Un néologisme censé regrouper Israël et la Palestine. Sans compter l’échange de terre et le renoncement à certains principes fondamentaux moyennant la paix. Avec l’abandon du principe voulant que ce qui a été arraché par la force soit recouvré par la force. Tout cela a permis la naissance du deal du siècle qui a fait passer la cause palestinienne d’une orientation politique à une orientation humanitaire. D’un Etat souverain à un Etat sans défense. Qui a foulé du pied le droit historique de l’Islam sur Al Qods, capitale de la Palestine où toutes les religions et toutes les pratiques existent dans le respect total qui garantit les mêmes droits aux autochtones qu’aux visiteurs. Comme cela se passait depuis des siècles. La barre des marchandages a été ramené à un niveau tellement bas que certains ont voulu se contenter d’Abu Dis comme nouvelle capitale de la Palestine.

Comment cette situation en est arrivée à une telle dégradation ? Quelles en sont les causes réelles ? Est-ce une division qui a créé une faiblesse ou un rassemblement impuissant pour relever le défi qui pose problème ?  Cette division peut-elle trouver un remède ? Si oui, lequel ?   Comment remédier à cette situation ?

Sans nul doute que cette nation, la Oummah est en train de dormir profondément. Mais, malgré tout, elle restera grande. Ses importantes capacités font qu’elle ne peut demeurer dans la léthargie. Le jour du réveil, elle reprendra assurément ce qui lui a été arraché. Et, en ce moment-là, elle dira son mot qui reste en veille depuis trop longtemps. Et ceci est loin d’être un vœu pieu mais plutôt une analyse d’une situation bien déterminée.

Ceci nous pousse à nous arrêter au fond de cette divergence et aux points faibles de la Oummah, en remontant le cours d’eau vers sa source afin de remettre les points sur les i. Diagnostiquer une maladie fait partie du traitement du mal.

 

A suivre vendredi prochain sur le thème : les racines de la divergence et les graines du rassemblement

 

Par Sidi Lamine NIASS

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