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« Midsommar » : le « feel bad » movie de l’été à ne pas rater !



Situé dans un étonnant cadre bucolique, ce conte horrifique en plein jour renouvelle le genre et confirme le talent de son jeune réalisateur, Ari Aster.

Cela fait, hélas, un moment que le cinéma d’horreur américain semble devenu très formaté, ciblant un public ado avec des produits calibrés et sans surprise, abusant des éternelles mêmes ficelles (dont ces fameux « jump scares » usés jusqu’à la corde…). Heureusement, quelques films plus dérangeants et subversifs ont réussi dernièrement à se frayer un chemin jusque dans nos salles obscures. Parmi eux, It Follows (2014) de David Robert Mitchell, The Witch (2015) de Robert Eggers, Get Out (2017) de Jordan Peele, The House that Jack Built (2018) de Lars von Trier et Hérédité, premier long-métrage du réalisateur américain Ari Aster, sorti aussi en 2018 et dont nous avions vanté les mérites. Treize mois après ce coup d’essai/coup de maître, qui est devenu le plus gros succès de la société de production A24, avec près de 80 millions de dollars de recettes mondiales, Aster est de retour sur les écrans et confirme tous les espoirs placés en lui avec Midsommar. À 33 ans, ce jeune prodige du cinéma d’épouvante s’impose donc définitivement comme l’un des auteurs indépendants les plus doués de sa génération, un auteur qui compte, et ce depuis une série de courts-métrages perturbants où perçait déjà toute la singularité de son œuvre.

D’une maîtrise graphique impressionnante, Midsommar ressemble à un mauvais trip aux visions hallucinatoires. C’est une sorte de conte de fées pour adultes, particulièrement pervers et cruel, qui distille un malaise, une angoisse sourde et insidieuse. Pendant deux heures vingt, l’expérience provoque un sentiment très désagréable, qui persiste bien après la projection. Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance : Midsommar est le film le plus authentiquement éprouvant de l’année ! Le cœur de son sujet, à partir duquel va se greffer un développement horrifique, ne prête pas vraiment à rire : la fin d’une histoire d’amour et la désintégration d’un couple – d’ailleurs, Ari Aster a écrit ce script alors qu’il était au beau milieu d’une rupture. Ce drame psychologique commence ainsi au moment où le jeune Christian (Jack Reynor) est sur le point de quitter sa copine Dani (Florence Pugh) après une longue relation de quatre ans. Mais la jeune femme est victime d’un terrible traumatisme (on vous laisse découvrir lequel) et Christian ne peut se résoudre à se séparer d’elle. Pour se donner une seconde chance, ce couple d’Américains décide de partir en voyage en Europe, accompagné par trois potes d’université, fumeurs de pétards. Le groupe d’amis se rend en effet dans un village reculé du nord de la Suède, Hälsingland, pour assister à une célébration folklorique qui n’a lieu que tous les quatre-vingt-dix ans et fait d’ailleurs l’objet d’une thèse universitaire par un membre du groupe. Emmenés par l’un d’entre eux aux origines suédoises, les joyeux (enfin pas tant que ça) estivants sont chaleureusement accueillis par les Hårga, une étrange communauté new age, vivant en harmonie avec la nature, au milieu d’un vaste champ encadré par des montagnes et une forêt. C’est dans ce cadre idyllique que va se dérouler pendant neuf jours, entre mi-juin et début juillet, des cérémonies qui célèbrent le solstice d’été (Midsommar en suédois, l’équivalent nordique de la fête de la Saint-Jean). Au cours des festivités, les membres des Hårga, tout de blanc vêtus, fournissent les champignons hallucinogènes et les cigarettes qui font rire. Le bonheur est dans le pré ? Pas si sûr…

Plein soleil

Très vite, notre bande de touristes est incommodée par le soleil de minuit et la lumière aveuglante de l’endroit. En effet, dans cette région où la nuit ne tombe jamais en cette saison, Dani, en perte de repères, peine à fermer l’œil (elle se bourre de somnifères et d’anxiolytiques). Plus inquiétant, les us et coutumes des Hårga deviennent de plus en plus envahissants. Malgré l’atmosphère « peace and love » qui règne dans ce jardin d’Éden coupé du monde, cette communauté de néo-hippies ressemble de plus en plus à une dangereuse secte d’illuminés, pratiquant des rituels d’un autre âge. Dans ce lieu isolé, les jeunes filles en fleurs n’ont rien à voir avec celles qui peuplent les films d’Éric Rohmer. Elles seraient plutôt du genre à vous jeter un mauvais sort ou un maléfice. Leurs danses champêtres donnent aussi le tournis. Surtout après avoir bu l’eau de source aux propriétés particulières que vous ont servie à table ces babas pas si cool (« Skål ! », « santé » en suédois). Mais le séjour va vraiment virer au cauchemar quand la tribu commence à s’adonner à des sacrifices humains en haut d’une falaise ! Pris au piège, Dani, Christian et leurs amis n’ont nulle part où fuir et se cacher sous le soleil éblouissant de Hälsingland.

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À l’avant plan : Florence Pugh et Jack Reynor incarnent un couple dans la tourmente, qui ne sera pas sauvé par son escapade en Suède.

© Gabor Kotschy / A24 / Gabor Kotschy / A24

À travers cette communauté blanche, vivant en autarcie, le cinéaste Ari Aster se fendrait-il d’une allégorie sur la récente ascension des démocrates de Suède, un parti politique nationaliste et anti-immigration rangé à l’extrême droite ? Difficile à dire. Et en vérité, son film a été tourné… en Hongrie, à quelques kilomètres de Budapest. Le talentueux chef décorateur Henrik Svensson, originaire de Stockholm, a d’ailleurs construit le village des Hårga dans une vallée qu’il a transformée en une contrée magique. On peut d’ailleurs admirer de magnifiques fresques sur les murs d’un dortoir (qui annoncent – à l’instar du tout premier plan du film, représentant une peinture médiévale inspirée des toiles de Bruegel et de Jérôme Bosch – le drame à venir). Le réalisateur, lui, a puisé dans le folklore scandinave, le panthéisme et le paganisme, pour décrire les rites séculaires de sa civilisation païenne. Il a aussi créé un alphabet runique et conçu une langue fictive (« l’Affekt ») pour les besoins de son film – voilà donc un artiste soucieux du détail, à l’image des plus grands.

Un cinéma de la cruauté

Digne héritier de The Wicker Man (Le Dieu d’osier en VF), un film culte de 1973 avec Christopher Lee situé dans les Hébrides, sur une petite île au sud de la mer d’Écosse, Midsommar est sûrement l’un des meilleurs films d’horreur folk (« folk horror film ») jamais tournés. On peut lui trouver des liens de parenté avec Hostel d’Eli Roth, qui plongeait déjà, en 2005, de jeunes touristes américains dans un « eurotrip » cauchemardesque. Mais il fait aussi, parfois, songer à Kill List (2011) du Britannique Ben Wheatley. Midsommar va évidemment bien au-delà du simple puzzle d’emprunts et reflète l’univers très personnel de son auteur. Comme dans Hérédité, Ari Aster montre ici des forces obscures qui s’acharnent sur ses pauvres personnages, incapables d’enrayer un funeste fatum. Avec un humour tordu et grinçant – car oui, le film est paradoxalement très drôle par moments –, Aster signe une œuvre blasphématoire et transgressive. Un film-sacrilège qui s’achève dans un climat d’hystérie. Il faut aussi saluer la prestation de Florence Pugh qui, à 23 ans, est fabuleuse dans le rôle de Dani, jeune héroïne névrosée et dépressive, qui traverse le film dans un état second et tente de se libérer d’une relation toxique fondée sur le mensonge (celle que son hypocrite boyfriend entretient avec elle depuis des années). De ce point de vue, le périple de Dani en Suède prendra l’allure d’une expérience cathartique et, aux yeux de certains, son destin final prête à toutes les interprétations. Le générique de fin ne manque quant à lui pas d’ironie cruelle en glissant en fond sonore le hit sixties des Walker Brothers, The Sun Ain’t Gonna Shine Anymore. Le soleil ne brillera plus jamais. Brillant très haut dans le genre, lui, Midsommar est une incroyable expérience, certes à ne pas forcément mettre devant tous les yeux, mais dont la force et certaines visions s’incrusteront longtemps dans nos mémoires.

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