Alors que la France a nié toute implication dans le coup d’Etat survenu au Burkina Faso, plusieurs personnes se posent des questions sur le rôle joué par la Russie.
Au lendemain du coup d’Etat des nouveaux putschistes, des drapeaux russes ont été brandis dans les rues de Ouagadougou tandis que l’ambassade de France a été prise pour cible à deux reprises durant le week-end par des manifestants hostiles, alimentant les soupçons d’une campagne de déstabilisation orchestrée par Moscou.
Des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux prétendant que le colonel Damiba s’était réfugié sur la base française à Kamboinsin de Ouagadougou ont contribué à souffler sur les braises du sentiment anti-français.
Depuis le coup d’État de janvier, les diplomates s’inquiètent de voir la Russie prendre pied au Burkina Faso. À l’époque, Alexandre Ivanov, un proche du Kremlin actif en Centrafrique s’était dit prêt à « partager l’expérience » des « instructeurs » russes pour la formation de l’armée du Burkina Faso.
Le Kremlin a-t-il joué des lignes de fractures au sein de l’armée burkinabè, entre les partisans d’une coopération approfondie avec la France comme le lieutenant-colonel Damiba et ceux tentés par des coopérations avec d’autres pays, dont la Russie ?
« On ne peut écarter aucune hypothèse », explique Caroline Roussy. « On voit qu’il y a une volonté de diversification des partenariats. Tout cela s’inscrit en tout cas dans une dynamique sous-régionale qui n’est pas étrangère à ce qui se passe au Mali et ailleurs », ajoute-t-elle.
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