Le Bénin a bloqué l’embarquement du pétrole nigérien de son territoire. Il s’attendait à une réouverture de la frontière. Cependant, le Niger n’a pas hésité à réagir par rapport à cette action.

Le pétrole nigérien devrait quitter la plateforme de Sèmè-Kpodji. Les navires sont interdits de charger le pétrole tant que le Niger ne rouvre pas sa frontière avec le Bénin. Décidément, la décision des autorités béninoises semble ne pas faire fléchir le CNSP au pouvoir à Niamey.

Au micro de Aïr-Info Agadez, Ali Mahamane Lamine Zeine, le Premier ministre du Niger a réagi. « Si ce blocage devait survenir, il reviendrait d’abord aux Chinois de régler l’affaire avec les Béninois », a déclaré le Chef du gouvernement de transition. Et d’ajouter : « Le Niger, quant à lui, s’en tiendrait au contenu de l’Accord ».

En effet, cette prise de position réaffirme la posture radicale du régime nigérien. Malgré la réouverture des frontières par le Bénin suite à la levée des sanctions de la Cédéao, le Niger a maintenu sa frontière fermée. Une décision qui irrite le régime de Patrice Talon jusqu’alors.

Selon l’accord bilatéral entre la République du Niger et la République du Bénin relatif à la construction et à l’exploitation d’un système de transport des hydrocarbures par pipeline, Cotonou s’est engagé à faciliter le passage des hydrocarbures nigériens sur son territoire.

« La République du Bénin reconnait et octroie à la République du Niger le droit de transit sur le territoire de la République du Bénin des hydrocarbures produits sur le territoire de la République du Niger et transportés à travers le Système de Transport », stipule l’alinéa 1 du chapitre 3 dudit accord.

Le CNSP considère que tout blocage du transit constituerait une violation flagrante de cet accord. Pendant ce temps, le Bénin reste sur sa position comme l’explique le président Talon : « Il est impératif de rétablir des échanges économiques formels pour permettre le transit de biens, y compris le pétrole, à travers le Bénin pour leur expédition. Nous avons communiqué cette exigence aux autorités nigériennes sans recevoir de réponse satisfaisante ».