La noblesse de son combat n’est plus à démontrer mais la manière pose problème. « Tout est dans la manière » dit-on. Kemi Seba fait un travail de fond sur les questions du F CFA rejoignant ainsi les grands noms comme le Togolais Prof Kako Nubukpo. Contrairement à ce dernier, Kemi tient des propos pour le moins déplacés, insultant à tout va les chefs d’Etat africains.

Il se peut que cela soit son arme mais hélas, il sera encore incompris pendant longtemps. La dernière scène où il a encore brillé par ses mots ‘vulgaires’ s’est déroulée à Ouagadougou. Lors d’une conférence, il est allé un peu trop loin en tenant des propos insultants sur l’actuel président du Faso. Le fait d’avoir traité le président de « passoire politique » a irrité les proches du pouvoir.

Ce qui lui a valu une expulsion du pays. Déposé à l’aéroport, il a été conduit vers son pays, le Bénin.  « Dès mon arrivée, l’agent enquêteur lui (Kemi Seba) a signifié que sur de nouvelles instructions du procureur, désormais, il devrait considérer qu’il était retenu dans le cadre d’une procédure engagée contre lui pour injure à l’encontre du chef de l’État, M. Roch Christian Kaboré », précise son avocat, Maître Prosper Farama.

« Au-delà des injures, on lui reproche d’avoir incité les populations et notamment la jeunesse à la révolte ; d’avoir aussi, d’avoir tenu certains propos, notamment en disant que sous le régime du président Compaoré, la sécurité était mieux assurée au Burkina que sous le régime du président Kaboré. Il avait, par ce fait là, tenté de démoraliser, selon les termes de l’agent enquêteur, « tous ceux qui se battent au Burkina Faso contre le terrorisme. », précise son avocat sur RFI.

Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, né le 9 décembre 1981 à Strasbourg, est un activiste anticolonialiste et essayiste franco-béninois. Il est une figure du radicalisme noir et du panafricanisme contemporain.