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Le ministre koweïtien des Affaires étrangères se rend au Liban pour régler l’impasse dans le Golfe

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Les États arabes du Golfe cherchent à réparer une impasse avec le Liban, a déclaré le ministre koweïtien des Affaires étrangères lors d’une visite, la première d’un haut responsable du Golfe depuis que la querelle a éclaté l’année dernière.

« Cette visite est l’un des divers efforts internationaux visant à rétablir la confiance avec le Liban », a précisé samedi le ministre des Affaires étrangères, Cheikh Ahmed Nasser Al Mohammed Al Sabah, après des entretiens avec le Premier ministre libanais Najib Mikati au début d’un voyage de deux jours.

« Nous prenons maintenant des mesures pour instaurer la confiance… ce qui ne se fait pas du jour au lendemain », a-t-il affirmé devant les journalistes, appelant les autorités libanaises à prendre « des mesures pratiques et concrètes » susceptibles de renforcer les liens.
Le ministre a déclaré que sa visite visait également à montrer sa solidarité avec le peuple libanais et que cette décision avait été coordonnée avec d’autres pays du Golfe.

En octobre, l’Arabie saoudite et ses alliés ont suspendu leurs relations diplomatiques avec le Liban après la diffusion de commentaires du ministre de l’Information de l’époque, Georges Kordahi, critiquant une intervention militaire dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen.

Le Koweït a rappelé son ambassadeur de Beyrouth et a également demandé au chargé d’affaires de Beyrouth de quitter l’émirat.

Le Liban « devrait éviter de s’ingérer dans les affaires intérieures des États arabes en général, mais surtout dans les affaires intérieures du Golfe, et cela ne devrait pas être une rampe de lancement pour des attaques verbales ou réelles » s’il espère améliorer les relations, selon Cheikh Ahmed.

Le responsable koweïtien a dit qu’il avait remis les demandes à Mikati et à son homologue libanais Abdallah Bouhabib et que « maintenant les frères au Liban devraient les étudier et savoir comment gérer ces questions et aller de l’avant ». Il a refusé de préciser quelles sont les demandes.

Le mois dernier, Kordahi a démissionné dans le but d’atténuer l’impasse et le président français Emmanuel Macron a déclaré que Paris et Riyad avaient convenu de s’engager pleinement pour rétablir les relations diplomatiques.

Dans les semaines qui ont suivi la démission de Kordahi, les tensions entre le Hezbollah et l’Arabie saoudite ont continué de monter. La crise est enracinée dans le malaise de l’Arabie saoudite face à l’influence croissante de l’Iran dans la région, y compris au Liban, autrefois allié saoudien traditionnel et bénéficiaire de l’aide financière du royaume riche en pétrole.

Fin décembre, le roi Salmane d’Arabie saoudite a appelé les Libanais dans un discours « à mettre fin au contrôle terroriste du Hezbollah » sur le Liban.

Début janvier, le chef du Hezbollah soutenu par l’Iran, Hassan Nasrallah, a lancé une attaque verbale contre le royaume, accusant Riyad de propager « l’idéologie islamique extrémiste ».

Le conflit du Golfe avait exacerbé une situation économique déjà désastreuse au Liban, qui est en proie à une crise financière qualifiée par la Banque mondiale de l’une des pires de la planète à l’époque moderne.

Plus de 300 000 Libanais vivent dans les États arabes du Golfe, ce qui constitue une bouée de sauvetage économique essentielle, selon le groupe de réflexion Gulf Labour Markets and Migration.

Les gouvernements libanais ont depuis longtemps déclaré une politique officielle de dissociation des guerres au Moyen-Orient, alors même que le Hezbollah s’est impliqué dans des conflits régionaux, déployant des combattants en Syrie pour aider le président Bachar al-Assad.

Cheikh Ahmed a insinué que la dissociation doit être « en paroles et en actes ».

Dimanche, il devrait rencontrer le président Michel Aoun et le président du Parlement Nabih Berri, tous deux alliés politiques du Hezbollah.

Aoun et Mikati ont appelé au dialogue avec l’Arabie saoudite pour résoudre la crise diplomatique.