Une semaine de violents affrontements a opposé l’armée tchadienne à la rébellion dans la région du nord du pays. Les deux parties ont revendiqué des victoires, mais il est difficile de vérifier les bilans officiels dans cette zone isolée du massif du Tibesti, où les combats sont fréquents.

Les mouvements rebelles tchadiens, qui ont établi leurs bases dans le sud de la Libye voisine, utilisent cette région désertique pour mener des attaques contre les troupes tchadiennes. Au printemps 2021, ils avaient lancé une offensive au cours de laquelle le président Idriss Déby Itno avait perdu la vie.

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Affrontements meurtriers dans le Tibesti : l’armée tchadienne contre les rebelles

Le 31 mai dernier, l’armée a annoncé avoir attaqué une colonne de rebelles appartenant au Front de la Nation pour la Démocratie et la Justice au Tchad (FNDJT) et au Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) dans la région de Kouri Bougoudi. Depuis lors, des opérations de ratissage ont été menées, aboutissant à la mort de 23 rebelles et à huit blessés dans les rangs de l’armée, selon le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna.

De leur côté, les rebelles du FNDJT ont affirmé avoir contraint l’armée à battre en retraite et avoir tué 15 militaires, dont deux officiers supérieurs.

Il est difficile de vérifier les bilans donnés par les deux camps, car la région est éloignée de la capitale N’Djamena et inaccessible pour les sources indépendantes. Cette zone aurifère est le théâtre de rivalités entre bandits, rebelles, orpailleurs illégaux et militaires.

Le FNDJT et le CCMSR sont parmi les mouvements rebelles les plus importants et les plus actifs du pays. En revanche, le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), le mouvement rebelle le plus puissant, avait été stoppé dans son offensive vers N’Djamena en 2021.

Suite à la mort du président Idriss Déby Itno, son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a pris la tête du pays. Initialement, il avait promis de remettre le pouvoir aux civils après une période de transition de 18 mois. Cependant, il a prolongé son mandat de deux ans en se basant sur une résolution adoptée lors d’un forum de réconciliation nationale, malgré le boycott de l’opposition politique et des groupes rebelles les plus puissants.

Cette nouvelle flambée de violence dans le nord du Tchad souligne l’instabilité persistante dans la région et les défis auxquels est confrontée la stabilité politique du pays.