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Libération controversée de Félicien Kabuga : Colère et déception au Rwanda

Libération Controversée De Félicien Kabuga : Colère Et Déception Au Rwanda

La décision des juges d’appel d’un tribunal de l’ONU de libérer potentiellement Félicien Kabuga, financier présumé du génocide au Rwanda en 1994, a suscité colère et déception parmi les survivants du génocide. L’association Ibuka, une organisation représentant les survivants, a exprimé sa profonde frustration et a qualifié cette décision d’insulte aux blessures des victimes du génocide.

Naphtali Ahishakiye, secrétaire exécutif de l’association Ibuka, a souligné que la libération potentielle de Kabuga pourrait pousser l’association à rompre ses liens avec la cour. Les survivants sont en proie à une colère et une déception extrême face à cette décision, car elle semble minimiser les souffrances qu’ils ont endurées et les pertes qu’ils ont subies.

Lire aussi : Les juges de l’ONU sont en faveur de la libération de Kabuga.

L’accusation contre Kabuga

Félicien Kabuga est accusé d’avoir joué un rôle majeur dans le financement et la fondation d’une station de radio incitant à la haine, qui a motivé les tueurs responsables du massacre de près de 800 000 personnes en 1994. Arrêté à Paris en 2020 après des années de fuite, Kabuga a été jugé devant un tribunal spécial en septembre, où il a plaidé non coupable.

La procédure a cependant été suspendue en mars, et en juin, les juges ont statué que malgré l’état de santé de Kabuga, il était « inapte » à être jugé. Cependant, les experts médicaux ont diagnostiqué chez lui une « démence sévère ». Cette situation a mené à une procédure simplifiée, ce qui a été contesté par les juges d’appel, qui ont déclaré que le tribunal devrait rapidement réexaminer la question de la détention provisoire de Kabuga.

Réactions divergentes

Les réactions à cette décision ont été variées. Le procureur de l’ONU, Serge Brammertz, a souligné que la fuite prolongée de Kabuga avait contribué à ce résultat décevant. Néanmoins, il a également souligné que la décision de la chambre d’appel doit être respectée. L’avocat de Kabuga, Me Emmanuel Altit, a exprimé sa satisfaction quant à la conclusion de ce qu’il considérait comme un processus vidé de sens.

Le génocide au Rwanda a causé la mort de plus de 800 000 personnes, principalement des Tutsi, entre avril et juillet 1994. Cette période sombre de l’histoire rwandaise a laissé des cicatrices profondes et d’innombrables vies brisées. La libération potentielle de Kabuga a ravivé des émotions intenses et a rouvert des plaies encore vives dans la nation.