Le Venezuela est un pays multiethnique et pluriculturel dans lequel cohabitent des indigènes, des descendants d’Africains (afrodescendants), des Européens, des Asiatiques et ceux qu’on appelle les métisses. Ce phénomène biologico-culturel tire son origine de la période coloniale et s’est prolongé durant plus de cinq siècles : tout d’abord en lien avec l’Empire Espagnol et par la suite comme pays jouissant de la pleine souveraineté.
En 1999, notre Patrie a approuvé une Nouvelle Constitution Nationale qui indique en son article 100 : « …Les cultures populaires constitutives de la vénézolanité jouissent d’une attention spéciale, établissant et respectant l’interculturalité sous le principe de l’égalité des cultures. La loi établira des incitatifs et des encouragements en faveur des personnes, institutions et des communautés qui font la promotion, soutiennent, développent ou financent des plans, des programmes et des activités culturelles dans le pays, ainsi que la culture vénézuélienne à l’extérieur… ».
Par ailleurs, nous pensons que les enseignants et les étudiants, en s’intégrant au processus d’enseignement de notre histoire et son contexte international, doivent posséder une vision qui soit opposée à tout type d’exclusion des groupes ethniques qui font partie de la nationalité vénézuélienne.
Nous devons de plus prendre en considération l’avancée intégrée des quatre apprentissages fondamentaux : Être, Connaitre, Faire et Cohabiter en incluant les composantes afrovénézuéliennes ou afrodescendantes et leurs multiples contributions au développement du Venezuela des points de vue économico-social, de la toponymie, de la gastronomie, de la lexicographie, de la fondation de peuples, dans les arts plastique, les instruments de travail, la littérature orale et écrite, la musique et les danses, la pensée magico-religieuse, la spiritualité et les valeurs éthiques entre autres.
On observe également que dans la structure sociale de la Nation vénézuélienne, subsistent de nombreuses expressions de caractère racistes et discriminatoire, très souvent de manière sournoise ou masquée, malgré le fait que dans notre Constitution Nationale, de même que dans le “système juridico-légal”, est interdit la discrimination ethnico-raciale et en comprenant toujours qu’il est “…nécessaire de retrouver nos racines sociétaires de cohabitation, présentes dans les cultures de nos peuples indigènes, afrovénézuéliens et paysans en général, en reconnaissant la diversité sous le principe de l’Égalité des Cultures.
La démocratie politique, sociale et économique n’est possible qu’en partant de la démocratie culturel, l’intra et l’interculturalité qui permette une cohabitation des peuples d’égaux à égaux” (Paredes, Yoama. Venezolanidad, interculturalidad y Currículum [1 h. suelta]).
Dans la recherche de nouvelles stratégies de travail pour l’inclusion des afrovénézuéliens, dans le processus éducatif de notre pays, nous estimons que les enseignants doivent utiliser toutes les sources et moyens qui leur sont utiles pour connaitre et cohabiter avec les éléments liés à l’enseignement de l’ histoire.
Inclure des thèmes comme la traite des “noirs” esclavagisés, zados, les noblesses africaines, les centres peuplés et fondés autant par les marrons que par les “noirs ” libres, l’usage de la main d’œuvre esclavagisée dans la pêche des perles, l’exploitation minière, l’agriculture, l’élevage, l’artisanat et le service domestique (rôle importantissime joué par les nourrices et les ayas); les rébellions et conspirations des esclavagisés africains et de leurs descendants au Vénézuela colonial et durant le 19ème siècle, les contributions culturelles et le rôle joué par les confréries coloniales, les soldats, les officiers noirs, mulâtres et zambos qui ont pris part à la guerre pour l’Indépendance, les problèmes de racisme et de la discrimination…
“Le Venezuela ‘comme personnalité collective’ n’est pas intelligible sans visualisation de la participation des indigènes, des européens et des africains dans sa construction historique et culturelle Cependant, dans notre pays prédomine ‘l’effort ’ de nous considérer comme une réalité occidentale, ‘à la traine de l’évolution européenne et nord-américaine’. Chaque fois au Venezuela que l’on parle des cultures et réalités aborigènes ou afrovénézuéliennes, on le fait dans la majorité des cas comme si telles réalités étaient des éléments secondaires. Dans nos livres et programmes –avec de très rares exceptions- le peuple indigène, africain et métisse apparait comme une masse amorphe, sans capacité de performance historiques, sans vie réelle, dans identité, sans âme. Des européens et de leurs descendants, on sait tout : leurs goûts, les vêtements, leurs enfants, leurs maladies. Des autres groupes ethnique, juste des bribes, des ombres confuses” (Ortega, Rutilio; Alarcón, Johnny et Nafi Lobsang Valorisation de l’Afrique et du fait africain dans l’Éducation de Base Vénézuélienne. (Valoración de África y lo Africano en la Educación Básica Venezolana) dans Estudios de África y Asia. )En: Estudios de África y Asia. Mérida: ULA, CDCHT, Facultad de Humanidades y Educación, Escuela de Historia…, 1999, P-149)
Finalement, signalons que dans l’enseignement de l’histoire de notre patrie , doivent être inclus les afrovénézuéliens ou afrodescendants et également les communautés indigènes et les femmes, qui, de manière injustifiée, ont été des secteurs contournés et diminués dans les annales historiques du Venezuela. De plus, nous ne devons oublier l’importance du principe Éducation-Action, pour transformer le monde qui nous entoure, en fonction du bien-être du peuple vénézuélien, sans aucune sorte d’exclusion ou de discrimination.