Le procès sur la mort tragique de Thomas Sankara aura bientôt lieu. Le principal accusé de l’assassinat du 15 octobre 1987 se retrouve en Côte d’Ivoire depuis novembre 2014. Les autorités burkinabè se trouvent coincées quant à son extradition. Alassane Ouattara, son protecteur circonstanciel, n’envoie pas des signaux clairs pour le procès.

Blaise Compaoré peut dormir tranquille. Alassane Ouattara n’est pas encore décidé à le livrer aux autorités de son pays d’origine pour qu’il participe au procès historique sur l’assassinat de Thomas Sankara. Les louvoiements du président ivoirien sur le dossier montre sa délicatesse. Le cas Compaoré empoisonne les relations entre les deux pays, au delà des sourires de circonstance. Ouattara botte en touche chaque fois que la question Compaoré lui est soumise.

Dans sa dernière interview, Ouattara se la joue Ponce Pilate, pour ne pas répondre clairement à la question du journaliste. « C’est un problème entre l’ancien président Blaise Compaoré et son pays. Il est en Côte d’Ivoire pour des raisons bien connues. Son épouse est ivoirienne et la Côte d’Ivoire a toujours été une terre d’hospitalité. Je n’entends pas me mêler d’une affaire qui est devant la justice du Burkina Faso », s’est défendu Ouattara.

En clair, Ouattara n’est pas disposé à livrer Compaoré. En évoquant la nationalité de son épouse, Ouattara dit en un mot qu’il n’entend pas extrader un homme à qui il a donné la nationalité ivoirienne en 2014. Pourtant, on ne demande pas à Ouattara de se mêler de cette affaire, mais de juste faire jouer la coopération judiciaire entre les deux pays. Or en mettant en avant la question de la nationalité ivoirienne de Compaoré, Ouattara pose un veto subtil sur l’extradition de Compaoré.