Le gouvernement burkinabè a vivement réagi aux propos du président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoko Embalo, qualifiant l’attaque du village de Karma, dans le nord du Burkina Faso, de « génocide ». Dans un communiqué publié le 28 avril 2023, le gouvernement a exprimé sa surprise et son mécontentement face à de telles allégations.
« Le gouvernement du Burkina Faso a été surpris du contenu d’un tweet du 27 avril 2023, publié au nom de la CEDEAO sur la page personnelle du président de la Conférence des chefs d’Etat, S. E. M. Umaro Sissoko Embalo, utilisant le concept grave de [génocide] pour qualifier le drame survenu dans le village de Karma le 20 avril 2023 », peut-on lire dans le communiqué de Ouagadougou.
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Appel à une enquête appropriée avant de qualifier l’attaque de « génocide »
Le gouvernement burkinabè a également appelé le président Embalo et la Commission de la CEDEAO à être plus prudents dans leur choix de mots, soulignant que la qualification de « génocide » devrait être réservée à des enquêtes menées par des instances habilitées.
Le procureur du tribunal de grande instance d’Ouahigouya a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’attaque qui a fait près de soixante morts. Le gouvernement burkinabè a condamné les actes de violence et a affirmé suivre attentivement l’enquête en cours.
Cette réaction du gouvernement burkinabè illustre l’importance de la prudence et de la rigueur dans l’utilisation des termes et des concepts en rapport avec la violence et les conflits. Les enquêtes et les preuves doivent être évaluées avec soin avant de tirer des conclusions et de qualifier les événements de manière définitive.