L’avocat de Gbagbo accusĂ© de rallonger inutilement la fin de son procĂšs

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L’ancien prĂ©sident ivoirien Laurent Gbagbo doit multiplier ses priĂšres pour vraiment gagner sa libertĂ© dĂ©finitive avant les Ă©lections prĂ©sidentielles de 2020. Il se retrouve Ă  nouveau Ă  attendre une procĂ©dure de formalitĂ©s pour pouvoir regagner son pays.

 

Un communiquĂ© de la cour d’appel de la CPI rendu public et datĂ© du 26 novembre 2019 fait Ă©tat de la situation actuelle de l’affaire en rapport avec la libĂ©ration dĂ©finitive de l’ex chef d’État ivoirien Laurent Gbagbo et son acolyte Charles BlĂ© GoudĂ©. Selon le communiquĂ©, le dĂ©bat de fond concernant la libertĂ© totale et l’appel sur l’acquittement du PrĂ©sident Gbagbo et l’ancien ministre Charles BlĂ© GoudĂ© ne pourra reprendre son cours qu’aprĂšs le mois de juin 2020.

 

Les raisons Ă©voquĂ©es par la cour d’appel sont liĂ©es Ă  de simples procĂ©dures de formalitĂ©s et d’emploi du temps. En rĂ©alitĂ©, ce CommuniquĂ© fait suite Ă  une requĂȘte lancĂ©e e 14 octobre 2019 par le Conseil du PrĂ©sident Gbagbo avec Ă  sa tĂȘte M. Emmanuel ALTIT. C’est alors cette requĂȘte qui a servi de prĂ©texte Ă  la cour d’appel qui a d’abord malignement demandĂ© une traduction dans les deux langues de travail de la cour de tous les documents importants que contient le dossier affĂ©rent, pour rallonger la fin du procĂšs de Laurent Gbagbo.

 

« RequĂȘte de la DĂ©fense afin que soient portĂ©s au dossier de l’affaire dans les deux langues de travail de la cour d’appel tous les documents importants et toutes les interventions des Parties, condition nĂ©cessaire Ă  la conduite Ă©quitable de la procĂ©dure d’appel  » ( ‘ Mr Gbagbo ‘s Second Request’ ).

 

DĂšs lors de ce communiquĂ©, la fondation ivoirienne pour les droits de l’homme et la vie politique (FIDHOP) a notĂ© que « mĂȘme si la volontĂ© du bureau du procureur de la CPI a toujours Ă©tĂ©, en complicitĂ© avec le rĂ©gime Ouatara, de voir MM. Gbagbo et BlĂ© GoudĂ© condamnĂ©s ou, Ă  dĂ©faut, de les voir privĂ©s de participer de nouveau Ă  la vie sociopolitique dans leur pays, ce CommuniquĂ© des juges d’appel prouve que le prolongement de cette affaire, qui est pourtant Ă  son terme, est aussi favorisĂ© par le Conseil d’avocats du PrĂ©sident Gbagbo ».

 

La fondation ne manque tout de mĂȘme pas de rappeler que lorsque les juges de premiĂšre instance avaient dĂ©posĂ© leur rapport motivant par Ă©crit leur dĂ©cision d’acquitter Laurent Gbagbo et Charles BlĂ© GoudĂ© et que la Procureure a demandĂ© trois mois (Ă  la place d’un mois normalement prĂ©vu par les dispositions lĂ©gales NDLR) pour analyser ce rapport, M. ALTIT avait soutenu cette requĂȘte de Mme Fatou BENSOUDA. Mais la cour d’appel l’avait heureusement rejetĂ©e.

 

Pour ne pas s’arrĂȘter en chemin, la FIDHOP souligne que le retour du PrĂ©sident Gbagbo et du ministre BlĂ© GoudĂ© se voit au delĂ  des questions personnelles, de famille, ou de parti politique. L’affaire concerne plutĂŽt la survie et l’avenir de toute la Nation ivoirienne et d’ailleurs de tout le continent africain.