Maurice Kamto fait des confidences sur son arrestation
Maurice Kamto et ses alliés ont été arrêtés le 28 janvier 2019 par les autorités camerounaises. Il avait convié ses partisans à des marches non violentes dites « marches blanches » contre la réélection de Paul Biya. Le 5 octobre 2019, il est libéré ainsi que plusieurs de ses co-accusés suite à la décision de Paul Biya de suspendre les poursuites judiciaires contre les militants du MRC et associés arrêtés dans le cadre de la contestation des résultats de l’élection présidentielle au Cameroun d’octobre 2018
Maurice Kamto n’a toujours pas digéré les conditions de son arrestation. Invité sur la télévision privée Equinoxe Tv, Maurice Kamto se confie. Il revient sur le film de son arrestation.
« Nous étions chez notre allié politique Albert Dzongang, on avait déjeuné ensemble et on attendait reprendre la route sur Yaoundé. Notre hôte est sorti et est revenu nous dire que la maison était encerclée par des forces de l’ordre. A un moment donné le délégué régional de la police du Littoral est entré en force avec ses éléments. Ce qui m’a beaucoup frappé dans cette arrestation c’est que l’autorité policière est arrivé avec une intention manifeste de nous humilier et je ne sais toujours pas pourquoi. » déclare le leader du MRC.
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Il poursuit, “ Ils sont entrés et ont crié « où est Monsieur Kamto ? », Comme j’étais dans la chambre où se trouvait mes habits, ils ont frappé à ma porte, je suis sorti et il parle a quelqu’un au téléphone. Il dit « Excellence on l’a eu, il se cachait sous le lit » alors que je ne me cachais pas du tout et je ne me cacherais jamais parce j’ai toujours dans ma vie assumer les conséquences de mes actes mais je crois que ça lui permettait de mousser un peu l’affaire et se donner de l’importance.
Bien plus, quand je lui demande est-ce que vous avez un mandat, parce que pour nous arrêter il lui fallait un mandat d’amener ou un mandat d’arrestation, il nous a sorti un mandat de perquisition qui ne mentionnait aucun de nos noms mais dit simplement qu’il faut perquisitionner chez Monsieur Albert Dzogang. Je lui ai dit que ça c’est un mandat de perquisition, en général quand on perquisitionne c’est pour chercher un objet pas un être humain. Et là il m’a traité « Capacitaire ». J’ai compris qu’il voulait juste me faire sortir de mes gongs. Au moment où on descendait les escaliers de chez Monsieur Dzongang, un de ses éléments qui était derrière moi m’a donné un petit Push qui a failli me faire tomber dans les escaliers. Nous savons tous comment les escaliers peuvent être graves. ” affirme le professeur
« Ça s’est aggravé lorsqu’on est arrivé à la Police Judiciaire et on a décidé de nous transférer à Yaoundé. Il faut voir les conditions de transfert , nous sommes transférés menottés, et chemin faisant on est parfois interpellé par des besoins naturels. Je n’ai aucune honte de dire à mes compatriotes que nous avons dû faire nos besoins sur nous-même parce qu’on ne nous a pas enlevé les menottes. Je ne sais pas ce que j’ai fait au Cameroun pour mériter cela. » dixit Maurice Kamto.
Aurel HANSINON