Référendum constitutionnel au Mali : La tenue du vote à Kidal incertaine malgré les discussions
La possibilité de tenir le référendum constitutionnel à Kidal, au Mali, est remise en question alors que les groupes armés du Nord, signataires de l’accord de paix de 2015, continuent de s’opposer au texte qui sera soumis au vote des Maliens le 18 juin prochain.
Ces groupes contrôlent certaines parties du nord du pays, en particulier Kidal, qui est le fief des ex-rebelles indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ce week-end pourrait s’avérer décisif pour la suite des événements.
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Les groupes signataires de l’accord de paix n’ont pas encore pris de décision sur la participation au référendum
Plusieurs cadres de la CMA ont indiqué que la décision de participer ou non au référendum constitutionnel n’avait pas encore été prise. Toutefois, l’un d’entre eux a assuré qu’ils ne cherchaient pas à recourir à la violence et qu’ils ne causeraient pas de troubles le jour du vote.
Jusqu’à présent, les membres de la toute nouvelle Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) ont été installés dans toutes les régions du Mali, sauf à Ménaka et à Kidal. RFI a sollicité l’Aige, mais n’a pas obtenu de réponse.
Ces informations ont été relayées par la Mission d’observation des élections du Mali (Model), qui regroupe une quarantaine d’organisations de la société civile malienne. La Model s’est inquiétée de cette situation et a demandé des clarifications à l’Aige.
Des réunions cruciales prévues à Kidal ce week-end
Deux réunions importantes sont prévues ce week-end dans le fief des ex-rebelles. La première, le 3 juin 2023, réunira les groupes signataires au sein du Cadre stratégique permanent (CSP), composé principalement de la CMA et de la Plateforme.
La seconde réunion, le 4 juin, accueillera une délégation de la médiation internationale chargée de suivre l’accord de paix de 2015, dirigée par l’Algérie. Cette délégation se rendra à Kidal pour rencontrer les groupes signataires. À ce stade, la participation du gouvernement malien à ces rencontres n’est pas prévue.
Les groupes signataires critiquent l’absence de prise en compte de l’accord de paix
Les groupes signataires déplorent que l’accord de paix de 2015 ne soit pas intégré dans le projet de nouvelle Constitution et que certaines de ses dispositions, notamment celles relatives au processus de régionalisation, ne soient pas suffisamment prises en compte.
Ils estiment que le texte soumis au vote représente un danger pour la pérennité de l’accord de paix. Des discussions informelles sont en cours entre les groupes signataires, le gouvernement et la médiation internationale pour tenter de trouver des solutions.
Incertitude quant à la position du gouvernement malien
Le ministère malien de la Réconciliation nationale, chargé du suivi de l’accord et des relations avec les groupes signataires, n’a pas répondu aux sollicitations de RFI pour le moment. Il reste donc incertain quelles seront les mesures prises par le gouvernement de transition pour résoudre les problèmes soulevés par les groupes signataires.