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Qui est Mory Kanté, le chanteur et musicien guinéen surnommé le griot électrique ?

Mory Kante Mort Doingbuzz

Le showbiz guinéen est en deuil. La guinée  vient de perdre un de ses dignes fils, une icône de sa culture. C’est avec tristesse que le monde a appris la mort de  Mory Kanté,  chanteur et musicien  décédé d’une longue maladie ce vendredi 22 mai à l‘âge de 70 ans dans un hôpital de Conakry.

 

Formé à l’institut des arts de Bamako au Mali, il est repéré à l’âge de 21 ans par le saxophoniste du groupe de Salif Keïta, Issu d’une grande famille de griots guinéenne et malienne. Il impose rapidement son style, entre musique traditionnelle et modernité.

 

Surnommé le « griot électrique », il avait contribué à populariser la musique africaine et guinéenne à travers le monde, devenant un référence pour la jeunesse africaine. « Mory Kanté était une référence pour moi, pour toute la jeunesse africaine, pour toute la culture. C‘était un grand monsieur. Aujourd’hui c’est un grand baobab qui meurt, une bibliothèque qui brûle, mais ses œuvres resteront éternellement parmi nous »,  a déclaré le chanteur sénégalais Ismaël Lo.

Mort Kanté Doingbuzz

Véritable star sur le continent, il avait été sacré “Voix d’or” au Nigeria en 1976, numéro 1 à travers le monde avec son succès planétaire « Yeké Yeké », avant de triompher en France et en Europe avec un Disque d’or en 1988 et une Victoire de la musique du meilleur album francophone. Il se produisait sur toutes les grandes scènes du monde.

 

« Mory Kanté a fait notre fierté à l’international, il est allé partout. Moi à chaque fois que j’allais dans un festival en Europe, Mory Kanté était déjà passé là 20 ans en arrière et on me disait : ‘’Mais alors tu connais Mory Kanté?” Je disais : “Mais comment! Qui ne connaît pas Mory Kanté ? », se souvient Sayon Bamba, chanteuse guinéenne.

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Nommé en 2001, Ambassadeur de bonne volonté de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, Mory Kanté n’a jamais hésité, en marge de la musique, à utiliser son nom et ses moyens pour soutenir différentes causes : la lutte contre la précarité des jeunes, dans sa ville natale de Conakry ou encore la famine en Éthiopie, aux côtés de Manu Dibango, disparu en mars dernier.

 

« J’ai perdu un frère. C’était un musicien exigeant et un compagnon de bonne compagnie, avec un vrai sens de l’humour », déplore le claviériste et compositeur malien Cheick Tidiane Seck, qui joua avec Mory Kanté au sein du Rail Band de Bamako dans les années 1970, puis à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il l’avait convié à La Nuit du Mali, le 21 septembre 2019, à l’AccorHotels Arena, à Paris. « Mory était un très bon chanteur, un vrai talent », ajoute Christian Mousset, créateur du festival Musiques métisses d’Angoulême, où il l’avait invité à plusieurs reprises.

 

 

Né en Guinée en 1950, Mory Kanté est l’héritier de la tradition des griots, les « djéli » du Mandé, empire d’Afrique de l’Ouest qui s’étendait depuis la côte atlantique jusqu’à la région de Gao. D’origine malienne, sa mère Fatouma est la fille de Djéli Mory Kamissoko, chef spirituel des griots. C’est le vieil homme qui baptise l’enfant et lui transmet son propre nom.

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