Ousmane Sonko, opposant politique sénégalais et candidat à l’élection présidentielle de 2024, fait face à de sérieuses accusations depuis 2021. Sa récente condamnation à deux ans de prison ferme a déclenché des violences qui ont coûté la vie à neuf personnes.

Des accusations de viol

Le 8 février 2021, des affrontements ont éclaté à Dakar entre la police et les partisans d’Ousmane Sonko, suite à une plainte pour viols et menaces de mort déposée par une employée d’un salon de beauté. Ousmane Sonko, député de 46 ans et président du parti Pastef, a nié ces accusations et affirmé qu’il s’agissait d’un complot visant à l’écarter de la course à la présidentielle de 2024.

L’arrestation d’Ousmane Sonko le 3 mars, alors qu’il se rendait au tribunal pour répondre à ces accusations, a déclenché les pires troubles qu’ait connus le Sénégal depuis près de dix ans. Les manifestations qui ont suivi ont fait au moins douze morts.

Le 8 mars de la même année, il a été inculpé de viols et de menaces de mort, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Un candidat à la présidentielle

Ousmane Sonko : « Allons Tous À Dakar Pour Affronter Macky Sall... »

Le 17 juin 2022, de nouveaux affrontements ont éclaté lorsque des jeunes ont bravé l’interdiction de se rassembler pour protester contre l’invalidation d’une liste de candidats de l’opposition pour les élections législatives. Ces incidents ont entraîné la mort d’une personne à Dakar et de deux autres en Casamance.

Bien que le camp présidentiel ait perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, il reste en tête avec une faible avance. Quant au président du parti Pastef, il a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 le 18 août, tout en accusant le président Macky Sall et la France de conspirer pour l’empêcher de se présenter.

Condamnations et tensions croissantes

Le 18 janvier 2023, la justice a ordonné l’ouverture d’un procès contre Ousmane Sonko pour viols et menaces de mort. Son recours a été déclaré irrecevable en février, ce qui a entraîné de nouveaux troubles le 16 mars avant le procès pour diffamation contre un ministre, qui a finalement été renvoyé au 30 mars. Ces affrontements entre groupes de jeunes et forces de sécurité ont entraîné la mort d’une personne en Casamance.

Le 30 mars, Sonko a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour diffamation. Le 1er mai, il a déclaré avoir été victime d’une tentative d’assassinat perpétrée par les forces de l’ordre en utilisant un produit toxique. En appel, le 8 mai, sa condamnation pour diffamation a été alourdie à six mois de prison avec sursis. L’opposition et Ousmane Sonko ont appelé à la mobilisation contre la menace d’inéligibilité qui pèse sur lui.

Le procès pour viols et les tensions persistantes

Ousmane Sonko

Le 15 mai, de nouvelles violences ont éclaté à travers le pays à la veille du procès d’Ousmane Sonko pour viols. Les autorités ont rapporté trois morts le lendemain. Le procès, qui a eu lieu en son absence, a été reporté au 23 mai.

Le 18 mai, les autorités sénégalaises ont décidé de suspendre les cours scolaires pendant près d’une semaine dans la région de Ziguinchor, dont Sonko est le maire, par crainte de nouvelles tensions.

Après plusieurs jours de retrait à Ziguinchor, Ousmane Sonko a entrepris de revenir à Dakar par la route, à la tête d’un convoi populaire. Cependant, les forces de l’ordre ont mis fin le 28 mai à cette « caravane de la liberté » et l’ont ramené de force à Dakar.

Le 1er juin, Sonko a été condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », mais a été acquitté des accusations de viols et de menaces de mort. Ces événements ont provoqué de nouvelles violences, faisant neuf morts.

Un avenir politique incertain pour Ousmane Sonko

Ousmane Sonko Condamné À Deux Ans De Prison Ferme

Malgré sa condamnation, il continue d’occuper une place centrale dans la politique sénégalaise. Les événements récents ont fortement polarisé l’opinion publique et ont des répercussions sur le climat social du pays. L’avenir politique de Sonko reste incertain, mais son parcours est marqué par des controverses et des accusations qui ont profondément divisé le Sénégal.