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Le départ des troupes françaises du Niger : quel impact sur la sécurité régionale ?

Le Départ Des Troupes Françaises Du Niger : Quel Impact Sur La Sécurité Régionale ?

 

Le retrait des troupes françaises du Niger marque la fin d’une importante collaboration dans la lutte contre les groupes armés djihadistes. Avec plus de 1500 hommes, des drones armés et six avions de combat, la présence militaire française était cruciale pour soutenir les forces nigériennes dans cette région sensible, en particulier à la frontière avec le Mali et le Burkina Faso.

La dernière opération conjointe entre l’armée française et les forces armées nigériennes a eu lieu le 1ᵉʳ mai 2023, dans la zone dangereuse du Liptako nigérien, à proximité de la frontière avec le Mali. Cette opération a duré environ vingt jours et a abouti à la reprise d’un poste militaire renforcé (PMR) par les forces nigériennes.

Conséquences du départ :

Avec le coup d’État militaire du 26 juillet et le renversement du président Bazoum, l’armée française prévoit de quitter le Niger d’ici la fin de l’année. Cela soulève des questions cruciales quant aux répercussions pour l’armée nigérienne, confrontée à des menaces multiples à ses frontières.

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Contrairement à certains scénarios observés ailleurs, le départ des forces françaises ne semble pas créer un vide sécuritaire territorial significatif, selon l’analyse de Seidik Abba, journaliste nigérien spécialiste des questions sécuritaires. Il souligne que les soldats français partageaient des installations avec les forces nigériennes, minimisant ainsi le risque de déséquilibre sécuritaire.

Roland Marchal, chercheur à Sciences-Po Paris, renforce cette perspective en soulignant la résilience de l’armée nigérienne. Il souligne les efforts d’aguerrissement et de modernisation entrepris sous les présidences de Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum, soulignant la transformation et l’équipement de l’armée nigérienne.

 Départ Des Troupes Françaises Du Niger

« Les forces françaises dispensaient un soutien aérien et fournissaient du renseignement aux forces nigériennes. C’est indispensable face à des groupes armés qui sont très mobiles », explique le journaliste.

« Ces derniers mois depuis le coup d’Etat on constate une reprise des attaques près de la zone des trois frontières », indique Seidik Abba. Au moins 17 soldats nigériens ont été tués et 20 blessés dans une attaque de djihadistes perpétrée près de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso le 16 août dernier.

« La situation sécuritaire s’est dégradée aussi parce que les militaires après le coup d’Etat ont regroupé leures meilleures unités à Niamey par crainte d’une intervention militaire de la Cédéao ou de la France. Dans certains territoires les groupes armés djihadistes ont retrouvé une certaine mobilité », explique le journaliste nigérien Seidik Abba.

« Le retrait des Français constitue un moins sécuritaire. Le Tchad reste un allié du Niger dans la région. En cas de coup dur l’armée tchadienne pourraît préter main forte à l’armée nigérienne. Mais il ne faut pas oublier que les Américains restent présents au Niger. Washington a fait en sorte contrairement à la France de ne pas couper les ponts avec le nouveau pouvoir. Ils ont énormément investi dans la base d’Agadez. Ils n’entendent pas partir. Aujourd’hui les Américains forment les militaires nigériens même si ils ne participent pas à des opérations militaires. Ils pourraient soutenir militairement le Niger », estime le chercheur à Sciences Po Paris.

Comparaisons avec d’autres régions :

 Départ Des Troupes Françaises Du Niger
Le départ des forces françaises du Niger est comparé à des situations similaires au Mali et au Burkina Faso. Au Mali, le retrait des militaires français a laissé un vide sécuritaire et territorial, mettant en lumière l’importance d’une transition sécurisée. Au Burkina Faso, l’absence d’une armée bien équipée a conduit à des défis majeurs dans la lutte contre les groupes djihadistes.

Le retrait des forces françaises n’est pas sans préoccupations. Seidik Abba souligne que les forces françaises fournissaient un soutien aérien et des renseignements essentiels aux forces nigériennes. Cependant, il rappelle également la présence continue de l’armée tchadienne en tant qu’alliée potentielle en cas de besoin.

Une note d’optimisme réside dans la présence américaine, avec plus de 1100 soldats au Niger, notamment à la base d’Agadez. Les États-Unis, contrairement à la France, ont maintenu leur engagement envers le nouveau pouvoir nigérien, continuant à former les militaires nigériens et offrant une perspective de soutien militaire à l’avenir.