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Cinéma : Sankara en quête de résurrection



Dans son premier film, « Sankara n’est pas mort », la réalisatrice Lucie Viver brosse un portrait sombre du Burkina Faso, où le projet de son leader historique semble mis en échec.

Sankara n’est pas mort. Le titre est beau, mais il est démenti à chaque séquence ou presque de ce film, le premier de la Française Lucie Viver, formée à la Femis, qui a notamment collaboré avec la réalisatrice Mati Diop.

Disponible sur le site de La Vingt-Cinquième Heure (à partir du 29 avril), ce long-métrage qui prend son temps (1h50) slalome entre documentaire et fiction. Il suit le parcours du poète burkinabè Bikontine, une personne bien réelle avec qui Lucie Viver a sympathisé et collaboré.

En résulte un lent road-movie le long de la voie de chemin de fer de 600 km traversant le Burkina, afin de savoir ce qu’il reste du « pays des Hommes intègres » et de l’utopie de son ancien leader charismatique.

Souvenir ému ou fantasme

Cette trame permet de prendre une photographie en grand angle du territoire, peu de temps après la chute de Blaise Compaoré, qui a suscité tant d’espoir. Les rencontres sont nombreuses avec des écoliers, ouvriers, simples citoyens des deux sexes et de toutes générations.

LES PLUS VIEUX GARDENT UN SOUVENIR ÉMU DU HÉROS NATIONAL, LES PLUS JEUNES FANTASMENT CE CHE GUEVARA AFRICAIN

Qui s’attend à un biopic du héros de l’émancipation fait fausse route. Ce portrait du Burkina contemporain le met finalement très à distance. L’icône a du mal à reprendre consistance sur les images vieillies d’apparitions télé, les t-shirts, ou les magazines (dont la reproduction d’un hors-série de Jeune Afrique).

Les plus vieux gardent un souvenir ému du héros national, les plus jeunes fantasment ce Che Guevara africain. Mais son grand projet révolutionnaire anti-impérialiste, qui cherchait à lutter contre les inégalités entre hommes et femmes, riches et pauvres, semble s’être lui méchamment étiolé.

Les pauvres le sont restés. En témoignent ces chercheurs de pépites d’or, rencontrés sur le parcours, qui s’abîment la santé à fouiller le sol en rêvant d’avenir meilleur. Les puissances impérialistes occidentales maintiennent leur pression sur le pays, à en croire cette scène montrant des cantonniers payés une misère afin de creuser une tranchée pour la multinationale française Orange.

Sankara N'Est Pas Mort, Un Film De Lucie Viver.
Makna Presse

Quant à l’émancipation des femmes, une autre séquence la met en doute. La réalisatrice montre le monument de la Place de la femme, à Bobo-Dioulasso, une sculpture représentant une Burkinabè levant son balai vers le ciel, comme pour s’en libérer. Mais ce ne sont encore aujourd’hui que des femmes qui débarrassent ce lieu si symbolique de la poussière.

Bataille perdue

La trajectoire du poète Bikontine se finit elle-même dans une impasse. De la grande diagonale ferroviaire construite dans la période coloniale et prolongée par Sankara ne reste que les voies construites par les colons. Les autres sont aujourd’hui laissées à l’abandon. Terrible symbole.

La courageuse « bataille du rail », menée par les Burkinabè, semble donc perdue, comme les autres. Arrivé en bout de piste dans un no man’s land au nord du pays, Bikontine va finalement chercher l’aventure par-delà les frontières.

UNE TRAVERSÉE DU PAYS ET DE VRAIS MOMENTS DE POÉSIE

On a du mal à savoir si le ton très pessimiste du long-métrage est totalement volontaire. La réalisatrice aurait aussi pu chercher à filmer les mouvements citoyens, où s’est peut-être nichée aujourd’hui l’âme de Sankara. Mais des révoltes qui ont secoué le Burkina, on ne verra que quelques échauffourées de rue, à distance.

Reste une traversée du pays, la rencontre avec des Burkinabè (femmes, enfants…) à qui l’on tend rarement le micro, et de vrais moments de poésie lorsque Bikontine lit ses propres textes, parfois accompagné par la musique du chanteur et guitariste français Rodolphe Burger.

 

Crédit: Jeune Afrique

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