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Algérie : l’incroyable succès de la chaîne de cuisine Samira TV



À 44 ans, Samira Bezaouia a hissé sa chaîne de télévision culinaire dans le top 5 du paysage audiovisuel algérien. Récit d’une irrésistible ascension.

« C’est elle, Madame Samira TV », lance, grand sourire aux lèvres, Samiha Benberim, l’une des chefs star de la chaîne, présentant Samira Bezaouia. Nous sommes le 8 mars, et elle participe toutes les deux à un événement à l’hôtel Sheraton d’Alger pour célébrer la Journée internationale des droits de la femme.

Très vite, elles sont cernées par les fans. Mais tous les regards se posent sur la chef, qui signe des autographes à tour de bras. « Moi, on ne me reconnaît pas », s’amuse Samira Bezaouia. Et pour cause : c’est derrière les caméras qu’œuvre la directrice de production, cofondatrice, avec son mari, Yacine Sadek, de la première chaîne de télévision destinée à la femme algérienne.

Créée il y a sept ans, la chaîne diffuse aujourd’hui des programmes en trois langues : arabe, français et darija (dialecte maghrébin). Mais elle a surtout conquis le public algérien. « Elle fédère aujourd’hui près de 9,4 millions de téléspectateurs chaque semaine, détaille Isma Tifous, directeur général de Havas Média Algérie. Cela en fait la chaîne n°1 chez les femmes, responsables des achats du foyer. Nous avions très vite vu en Samira TV, via ses programmes de qualité, une opportunité pour nos annonceurs d’engager un dialogue privilégié avec les ménagères. »

Brillante et discrète

Les téléspectateurs marocains et tunisiens se pressent aussi sur la chaîne, diffusée par satellite. « C’est une véritable success-story. Le modèle le plus rentable de la télévision algérienne ! » s’enthousiasme un producteur algérien qui a eu l’occasion de travailler avec Samira Bezaouia et qui décrit « une femme très discrète et d’une grande exigence vis-à-vis d’elle-même et des autres ». « C’est une personne créative, brillante et très minutieuse », ajoute Sarah, une autre professionnelle des médias.

Si Samira Bezaouia suscite l’admiration, rares pourtant sont ceux qui ont pu la côtoyer de près. « Elle reçoit très peu », confirme Sarah. La cofondatrice de Samira TV n’accorde en effet que très peu d’interviews. « Elle n’aime pas se mettre en avant », explique Malik Berrahil, son directeur de la communication.

Samira Bezaouia, Créatrice De La Chaîne Samira Tv

Jeune Afrique en sait quelque chose : ce n’est qu’après de multiples tentatives – et autant de refus – que cette patronne de médias a finalement accepté de lever un coin de voile sur son parcours. Plus faiseuse que diseuse.

DIRECTRICE ARTISTIQUE, CONSEILLÈRE ÉDITORIALE, CHEFFE DÉCORATRICE… ELLE TRAVAILLE JUSQU’À 14 HEURES PAR JOUR

C’est dans les studios d’une villa de trois étages à Fort-de-l’Eau (dans la banlieue est d’Alger) que la professionnelle préfère s’affairer. Femme de terrain, Samira Bezaouia est officiellement directrice de production à Samira TV. Mais cette mère de quatre enfants est en réalité sur tous les fronts : directrice artistique, conseillère éditoriale, cheffe décoratrice… C’est à elle que l’on doit le plateau somptueux du talk-show culturel Qaadatna Djazairia, inspiré de la Casbah d’Alger et diffusé quotidiennement pendant le mois de ramadan. C’est le décor le plus coûteux de la production.

En trente numéros, l’émission s’est appliquée à promouvoir la culture algérienne dans son ensemble. « C’est ce qui me tient le plus à cœur », nous explique au téléphone Samira Bezaouia, d’une voix posée et enjouée, insistant sur son amour pour la création. La chaîne a construit sa réputation sur la beauté de ses plateaux et sur la cohérence de son image. Entre la conception des lieux et la réalisation des croquis, la perfectionniste Samira Bezaouia travaille jusqu’à quatorze heures par jour.

Lors des premières années de Samira TV, il n’était pas rare de voir sa cofondatrice nettoyer elle-même des empreintes sur un four ou se saisir d’un balai, « sans honte », précise-t-elle, pour que le plateau soit impeccable. « Et pour donner l’exemple à mes équipes », ajoute-elle.

Avoir su s’entourer de personnes qui disposent d’un esprit d’équipe et d’un grand sens artistique est l’un des deux principaux secrets de sa réussite, nous dit-elle. L’autre ? « Être à deux, avec mon mari. C’est ma force », insiste Samira Bezaouia. Le duo est complémentaire : elle assure la production et les contenus, lui gère la partie administrative et financière.

Chaîne engagée

Lorsqu’elle n’est pas dans ses studios de Fort-de-l’Eau, Samira Bezaouia sillonne le pays. Il n’est pas rare de la croiser à Djanet, en plein Sahara, où a été tourné par exemple l’une des épreuves d’Al najm al rabih, une émission de télé-réalité qui vise à améliorer l’hygiène de vie des téléspectateurs.

L’idée lui est venue lorsqu’elle a entendu le ministre de la Santé parler des 14 % de diabétiques que compte la population algérienne. L’émission suit huit candidats en surpoids, qui veulent en un semestre retrouver leur forme physique. Et qui s’affrontent lors d’épreuves sportives. Pour les coacher, un diététicien, une championne de judo et le chef Kader, qui révolutionne sa cuisine pour créer des plats diététiques.

Engagée, Samira Bezaouia est aussi animée par son envie de faciliter le quotidien des mères de famille en proposant des recettes saines et faciles à réaliser. « J’ai beaucoup voyagé, et j’ai pu comparer la femme algérienne aux autres femmes, confie la créatrice. La femme algérienne fait tout ! Elle travaille, cuisine et s’occupe de son foyer. Il est rare qu’elle commande des plats préparés. » Et de conclure : « En fait, ici, ce sont toutes des cheffes ! »

Malgré la programmation de plus en plus variée, l’ADN de la chaîne reste centré sur la gastronomie. Samira TV ambitionne aussi de s’ouvrir davantage aux hommes qui aiment cuisiner. Aussi, la grille propose désormais vingt-cinq formats, contre cinq au départ. « J’aime le changement, certes, mais j’aime encore davantage l’idée de toujours apprendre, et d’être pionnière », explique celle qui, enfant, se destinait à une tout autre vie.

De la haute couture à la télévision

Au collège, la jeune Samira se rêve en pilote d’avion militaire, parce que, se souvient-elle, « je ne voulais pas faire le même métier que les autres ». Douée pour le dessin, elle est incitée à poursuivre dans cette voie par son père, qui lui achète du matériel et l’inscrit à des concours. En parallèle, la jeune femme apprend à coudre avec sa mère et sa grand-mère.

Des compétences qui s’avèrent précieuses quand elle décide finalement de se tourner vers des études supérieures d’économie financière. Pour financer ses cours, l’étudiante de 21 ans fabrique des livrets de haute couture – « les ancêtres des tutoriels YouTube, en quelque sorte » – qu’elle vend dans les bus. Un succès.

J’AI EU UN COUP DE FOUDRE POUR LA CAMÉRA, JE ME SENTAIS EN FAMILLE

« Au début, j’ai imprimé 5 000 exemplaires, mais j’ai été submergée de commandes de plusieurs wilayas », se souvient Samira. Grâce aux bénéfices de ces ventes et aux cours d’art plastique qu’elle dispense alors, elle fonde en 2001 sa propre maison d’édition, La Plume, spécialisée d’abord dans la haute couture, puis dans la cuisine.

« Je rêvais grand, je m’imaginais lancer le Chanel algérien », narre-t-elle. Elle lance alors sa maison de haute couture. La marque ? « Samira ». La créatrice organise des défilés dans le pays et à l’étranger, et est vite repérée par la télévision nationale…

C’est le début d’une irrésistible ascension. Régulièrement invitée sur le plateau de Mesk Ellil, sur l’ENTV, Samira Bezaouia finit par avoir sa propre rubrique dans l’émission, de 2000 à 2005. En direct, elle partage ses techniques de couture, entre tradition et modernité. « J’ai eu un coup de foudre pour la caméra, je n’étais pas du tout stressée par le direct, je me sentais en famille », se remémore-t-elle. La marque Samira grandit peu à peu auprès d’un public fidèle. La chroniqueuse voit déjà plus grand.

« Pour créer Samira TV, j’ai combiné toutes ces expériences : texte, photo, édition et vidéo », explique-t-elle. Pour l’heure, l’ancienne chroniqueuse préfère rester en coulisses, ne pas repasser devant la caméra. « À l’ENTV, j’ai compris ce qu’était la célébrité. J’étais tout le temps abordé par des gens dans la rue. Mère de jeunes enfants, je préfère rester discrète et les préserver. »

Mais cette porte-là n’est pas totalement fermée, glisse la femme d’affaires, qui n’exclut pas de renouer avec son public un jour, « lorsque [ses] enfants seront grands. »

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