Au deuxième jour de l’offensive russe contre l’Ukraine, les médias d’État chinois ont rapporté peu ou pas de couverture de l’invasion menée par Moscou. Et ce, bien que les autorités communistes n’aient toujours pas condamné l’allié russe. Les divers mouvements et déclarations du président chinois Xi Jinping ont beaucoup attiré l’attention, mais la première page du Quotidien du Peuple ne comportait pas de ligne sur l’Ukraine.
Jeudi 24 février, un passage de l’appel entre les ministres des Affaires étrangères de la Chine et de la Russie a dû attendre le rapport du Comité central du Parti communiste chinois.
« Les Russes assiègent Kiev (capitale), peuvent renverser le gouvernement », avertissements organisés pour vous par les services de renseignement américains :
« « Les Russes encerclent Kiev (la capitale) et pourraient renverser le gouvernement », avertissent les services de renseignement américains
Selon le Quotidien du Peuple, ce n’était qu’une autre journée normale. pic.twitter.com/nvMDLuAjWc
– Henry Gao (@henrysgao) 25 février 2022
refuser de prendre position
Il en va de même pour la plupart des journaux officiels, qui présentent toujours « Succès des Jeux olympiques d’hiver » comme titre. Les autorités chinoises ont jusqu’à présent refusé de condamner l’agression russe et envisagent une alliance avec Moscou contre l’hégémonie américaine, une réticence qui révèle l’embarras des autorités chinoises.
Pékin a du mal à articuler sa position, ce qui se reflète dans les gros titres utilisant les « opérations spéciales » de l’armée russe en Ukraine plutôt que d’utiliser des termes tels que guerre ou agression.
« Les manuels d’histoire retiendront que la Russie est « entrée » en Ukraine, et non pas « envahie » », a plaisanté un journaliste chinois, montrant un message d’un média d’État chinois couvrant la version officielle russe de la crise ukrainienne. pic.twitter.com/rNyQGjUIZv
– Zhang Zhulin (@ZhangZhulin) 24 février 2022
6 000 Chinois quittent l’Ukraine
Les témoignages ukrainiens sont cependant arrivés en fin de journée, les sites d’information de Pékin assurant une couverture en direct et leurs journalistes dépêchés à Kiev pour rapporter en détail le départ de certains des 6 000 résidents chinois qui avaient fui vers la Russie en Ukraine. Il y a aussi le témoignage d’un reporter français de la CGTN, filiale de CCTV.
Les instructions éditoriales étaient un peu exubérantes, également révélées par un employé d’un média appartenant à l’État. Comme toujours, la puissance chinoise préfère attendre quelques jours que l’Ukraine se dissipe avant de se positionner.
#CriseInUkraine Tetyana Ogarkova, journaliste responsable du département international du Centre des médias de crise ukrainienne, nous a parlé des derniers développements dans une petite ville près de la capitale ukrainienne hier après-midi, heure de Pékin. #Correspondants spéciaux pic.twitter.com/XBGwrNSl23
– CGTN français (@CGTNFrancais) 25 février 2022