Un chroniqueur du Washington Post et critique du Kremlin a été arrêté à Moscou, a déclaré sa femme dans un message sur les réseaux sociaux lundi soir.

« Deux fois, les autorités russes ont tenté de tuer mon mari pour avoir plaidé en faveur de sanctions contre des voleurs et des meurtriers, et maintenant elles veulent le jeter en prison pour avoir qualifié leur guerre sanglante de GUERRE », a déclaré Evgenia Kara-Murza à propos de son mari, Vladimir Kara- Murza.

Vladimir Kara-Murza est chroniqueur au Post et est fréquemment apparu sur les chaînes de télévision américaines ces dernières années, critiquant souvent le président russe Vladimir Poutine et le gouvernement russe.

Son arrestation aurait eu lieu le même jour qu’une interview qu’il a accordée à CNN, au cours de laquelle il a prédit que l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’indignation internationale qu’elle a déclenchée mettraient fin au règne de Poutine.
Depuis le début de l’invasion, le Kremlin s’est donné beaucoup de mal pour supprimer les informations et les reportages des médias indépendants à l’intérieur de ses propres frontières critiquant la guerre qu’il mène contre l’Ukraine.
Poutine lui-même a été accusé d’avoir ordonné l’arrestation et l’assassinat de journalistes et de dirigeants de l’opposition alors qu’il était à la tête de la Russie.

Vladimir Kara-Murza avait accusé le Kremlin de l’avoir empoisonné à deux reprises avant l’arrestation de lundi. Il est un confident de longue date du chef de l’opposition russe Boris Nemtsov, qui a été tué en 2015, a noté le Post, et est un ancien candidat au parlement russe.

Dans une déclaration à The Hill mardi, l’éditeur et PDG du Post, Fred Ryan, a applaudi Kara-Murza, qu’il a qualifié de « implacable et courageux dans ses efforts pour faire connaître la vérité sur le leadership de son pays ».
Et d’ajouter : « Personne ne devrait être trompé par les fausses accusations et calomnies du gouvernement russe, et Kara-Murza devrait être libéré immédiatement. »