Le président sortant du Nigeria, Muhammadu Buhari, a salué mercredi la victoire du candidat de son parti à la présidentielle Bola Tinubu, affirmant que « le peuple a parlé », quelques heures après l’annonce du résultat contesté par l’opposition.

« Je félicite Son Excellence Bola Ahmed Tinubu pour sa victoire. Élu par le peuple, il est la meilleure personne pour le poste. Je vais maintenant travailler avec lui et son équipe pour assurer un transfert de pouvoir en douceur », a écrit Buhari sur son compte Twitter.

« Il ne fait aucun doute que la décision du peuple a été rendue dans les résultats que nous constatons aujourd’hui », a-t-il ajouté, alors que l’opposition conteste l’élection et demande son annulation, dénonçant des fraudes « massives » du parti au pouvoir.

Le président Buhari, 80 ans, qui prend sa retraite après deux mandats (comme l’exige la Constitution) à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique, a demandé aux candidats qui souhaitent contester les résultats d’aller devant les tribunaux et non dans la rue.

Il a également rejeté les critiques sur le manque d’indépendance de la Commission électorale nationale (Inec) vis-à-vis du gouvernement.

Cependant, il a reconnu des failles dans le processus électoral, notamment dans la transmission électronique des résultats, qui était testée pour la première fois au niveau national.

De nombreux observateurs nationaux et étrangers ont déploré ces « manquements » et regretté un manque de « transparence ».

Mais selon M. Buhari, ils ne constituent pas un « problème » suffisamment important pour affecter « l’équité » de l’élection.

Plus de 87 millions d’électeurs ont été appelés aux urnes samedi et le vote a été généralement calme.

Mardi soir, la Commission électorale a déclaré Bola Tinubu « vainqueur et élu » de l’élection présidentielle, avec plus de 8,8 millions de voix, remportant l’une des élections les plus disputées de l’histoire démocratique du Nigeria, face à ses deux principaux rivaux.

Tinubu, 70 ans, ancien gouverneur de Lagos (sud-ouest), aura pendant quatre ans, la lourde tâche de redresser le géant anglophone, miné par une économie morose, des violences récurrentes de groupes jihadistes et de bandits, et un appauvrissement généralisé de la population.