Le Bénin perd une femme battante et combattante. Connue pour avoir être l’épouse de Nicéphore Soglo, qui a présidé le Bénin de 1991 à 1996, Rosine Soglo est décédé ce dimanche 25 juillet à Cotonou.
Rosine Soglo, de son vrai nom Rose-Marie Honorine Vieyra, est décédée ce dimanche 25 juillet à l’âge de 87 ans dans sa résidence de Cotonou. Ancienne député de l’ex-parti de la Renaissance du Bénin (RB) et membre du Parlement panafricain, Rosine Soglo a marqué l’histoire politique du Bénin.
Que retient-on de l’ancienne première dame?
Issue d’une famille aisée de la communauté afro-brésilienne installée à Ouidah, elle a rencontré son époux en France, à l’adolescence. Ils se marient en 1958. Tandis que Nicéphore Soglo intègre l’École nationale d’administration (ENA), Rosine Soglo fait des études de droit.
Au début des années 1960, Nicéphore Soglo est nommé ministre de l’Économie du général Christophe Soglo, qui dirige alors le pays. Mais le coup d’État de 1972 mené par Mathieu Kerekou pousse le couple à l’exil. Ils ne reviendront à Cotonou qu’à la faveur de la conférence nationale de 1990.
Quand Nicéphore Soglo est élu président, en 1991, son épouse, alors âgée de 58 ans, n’a aucun passé militant. Mais au cours de la campagne présidentielle, l’état de santé fragile de son mari la pousse à monter en première ligne.
Son mari élu, elle prendra une place prépondérante et ne se cantonnera pas au seul rôle de représentation traditionnellement dévolu aux femmes de chef d’État. Sur le plan international, d’abord, où elle accompagne le président dans tous ses voyages officiels. Sur le plan de la politique intérieure, aussi, où elle se forge une image de stratège politique de haut vol.
Selon l’histoire, avant que son mari n’accède à la magistrature, pendant son mandat et longtemps après la fin de celui-ci, elle a, plusieurs décennies durant, été l’une des voix les plus fortes de la scène politique béninoise.